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Les PME n’ont plus que huit mois pour valider le projet euro

Passage en douceur ou big bang ? Quelle que soit la tactique retenue, des préparatifs s’imposent pour parer à de possibles dysfonctionnements. Tout doit être fin prêt au 1er septembre 2001.

Le temps presse. À dix mois du passage à l’euro, il est plus que temps de s’atteler à ce nouveau grand chantier. Mais faut-il basculer son système de gestion du jour au lendemain ou opter pour un changement progressif ? “Le big bang total n’a pas de sens. Nous avons découpé le projet en quatre processus élémentaires : la comptabilité, les ressources humaines, les achats et la facturation client. Chaque étape est jalonnée de tests à blanc sur des serveurs répliqués “, relate Vincent Le Saout, pilote opérationnel euro de la direction des systèmes d’information et de l’informatique EDF-GDF.

Le compte à rebours devrait commencer le 1er septembre

Ce type de découpage sera facilité si ces tâches administratives sont gérées par des logiciels dédiés. Ainsi, chaque activité de gestion basculera vers l’euro selon un calendrier distinct. Le choix des dates dépend à la fois de partenaires telles les banques, qui imposent un délai de déclaration, et des disponibilités de ressources extérieures chez les éditeurs et les SSII.En revanche, si l’entreprise est équipée d’un PGI, le big bang sera conseillé, voire imposé dans certains cas par l’éditeur, comme le fait SAP avec R/3. Mais qui dit big bang ne signifie pas pour autant absence d’anticipation, et quelques répétitions sont conseillées avant le jour J.À preuve, le groupe Cat, filiale logistique du groupe Renault, qui a basculé le week-end du 20 et 21 janvier 2001, avait déjà validé son scénario de migration entre mars et mai 2000.Globalement, les grandes structures préparent une bascule massive de leurs applications pour être prêtes au premier semestre de cette année.Quant aux PME, l’indécision, voire l’insouciance, est forte. “Pour une PME, dix mois c’est loin. Il leur est plus facile de parler en francs, jusqu’à ce qu’il y ait une masse critique suffisante et la mécanique implacable du carnet de chèques en euros “, constate Bertrand de Maigret, administrateur délégué de l’association pour l’Union monétaire de l’Europe.Alors, en cas de big bang à date ultime, où il n’existe plus de droit à l’erreur, il est indispensable d’étudier en amont tous les cas de figure, de faire des répétitions à blanc. Celles-ci révéleront peut-être de mauvaises surprises, avec le risque, entre autres, de rejets lors de la transformation d’une base de données.Il est donc préférable de se fixer une échéance. Celle du 1er septembre 2001, bien que déjà tardive, semble la plus raisonnable : les PME devront réussir en moins de huit mois ce que d’autres ont pris le temps de réaliser en un an et demi. Pour les aider, le conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables vient de tirer une sonnette d’alarme auprès des cabinets comptables.Henri Giot, directeur chargé de l’euro dans cette instance, reconnaît que “l’absence de difficultés techniques véritables est probablement l’une des causes de l’inquiétante sérénité des experts-comptable. Maintenant, ils vont devoir mettre les bouchées doubles. En septembre, il sera trop tard “.

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SM