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Les PDA en perte de vitesse ? Logique !

Les organiseurs, Palm ou Pocket PC, ont du plomb dans l’aile. Mais quand on compare leurs possibilités à celles d’appareils concurrents comme les mobiles 3G, on comprend un peu la désaffection du public.

Les PDA n’ont plus la cote, entend-on un peu partout. Certes, la concurrence est rude, qu’elle vienne des téléphones de troisième génération ou des lecteurs multimédias portables. Mais cela n’explique pas tout.Si les Pocket PC et autres Palm voient leurs ventes baisser, c’est peut-être que leurs concepteurs n’ont pas vraiment su les rendre attractifs. Ayant eu en main récemment un iPaq, j’ai pu mesurer à quel point le concept du PDA avait peu
évolué ces dernières années.Commençons par la mémoire installée. La plupart de ces appareils sont livrés avec 64 Mo, une valeur franchement ridicule comparée à celle qui équipe la majorité des appareils mobiles. En effet, un lecteur MP3 comme le Zen Micro, de
Creative, offre 5 Go de stockage, et le moindre baladeur MP3 à mémoire Flash est proposé avec un minimum de 256 Mo.Dommage : les organiseurs sont justement livrés avec des logiciels de lecture multimédia. Mais, dans les 64 Mo proposés, combien de MP3 ou de séquences vidéo pourrez-vous faire tenir ?Qu’à cela ne tienne, déclarez-vous, je vais gérer mon agenda avec mon organiseur. Après tout, c’est sa fonction première. Et c’est ce que les PDA font le mieux. Mais vous allez vous heurter à plusieurs problèmes, à commencer par une
synchronisation laborieuse avec Outlook.La lecture des mails que vous avez classés dans des dossiers spécifiques ou encore la consultation des pièces jointes n’ont rien d’évident. Quant à la lecture de fichiers avec Pocket Word, ou à la consultation de tableaux avec Pocket
Excel, elle relève de la plus parfaite utopie.Notons au passage la quasi-disparition du concept de livre électronique, pour lequel les éditeurs nous promettaient il y a peu un catalogue riche de plusieurs centaines d’ouvrages. Tant pis, dites-vous, j’utiliserai mon PDA pour jouer.
Bon courage !Car, si on oublie l’inévitable Solitaire fourni avec Windows Mobile 2003, le système d’exploitation de l’appareil, vous ne trouverez que fort peu de jeux de qualité gratuits pour votre organiseur. Les développeurs, en effet, préfèrent
créer des jeux destinés aux téléphones mobiles de dernière génération, ou aux futures consoles portables.Croyez-vous vraiment qu’un jeu sur organiseur puisse raisonnablement atteindre la qualité et l’ergonomie que le même jeu sur la future console DS de Nintendo (portant deux fois moins chère qu’un organiseur de base) ?Pas de problème, pensez-vous, je vais prendre des photos avec mon organiseur. Peut-être. Mais le capteur, avec son pauvre mégapixel, fait un peu moins bien que les photophones actuels, sans parler de l’exiguïté de la mémoire que
j’évoquais plus haut.Qu’à cela ne tienne, déclarez-vous, je vais faire tourner des logiciels sur mon organiseur. Après tout, dans Pocket PC, il y a ‘ PC ‘, non ? Autant vous prévenir tout de suite : la chasse aux
logiciels sera laborieuse. Vous trouverez les éternels sharewares de conversion de devises, mais très peu de véritables logiciels.De plus, beaucoup de programmes refuseront de s’installer sous prétexte qu’ils ne tournent que sous une version de Windows CE plus ancienne que celle qui équipe votre organiseur ! La compatibilité vers le haut semble inconnue dans
le monde des mobiles.Quand je pense que sur un PC (un vrai !) on peut se procurer un système d’exploitation complet, un navigateur Internet, une suite bureautique et un logiciel de retouche d’images sans débourser un centime…Peu importe, vous résignez-vous, je vais surfer sur Internet, puisque mon PDA est compatible Wi-Fi. Vous en connaissez beaucoup, vous, des pages Web conçues pour s’afficher sur un écran gros comme un paquet de cigarettes ?Compte tenu de toutes ces lacunes, on comprend mal que les constructeurs s’obstinent à vendre leurs organiseurs à des tarifs aussi prohibitifs. Consultez les sites des magasins spécialisés, vous trouverez de nombreux modèles à plus de
700 ?.Si, il y a trois ans, les PDA étaient des appareils réellement attractifs, l’arrivée d’appareils polyvalents et concurrents leur a fait le plus grand tort. Et les constructeurs ne remonteront la pente qu’au prix de véritables
innovations. Espérons qu’ils le comprendront.* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique vendredi 18 mars

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Etienne Oehmichen*