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Les panneaux d’affichage prêts à diffuser automatiquement leurs pubs sur les mobiles

Le numéro un mondial du mobilier urbain conclu un accord de ‘ transfert de technologie ‘ avec l’Inria pour imaginer la ‘ ville digitale ‘ de demain.

Le mobilier urbain a-t-il une âme ? En 1991, dans le film L.A. Story, un panneau d’affichage interpellait déjà le héros, l’acteur américain Steve Martin. Mais c’était du cinéma. Dans quelques mois, des abribus
et quelques uns de leurs comparses devraient commencer à communiquer avec votre téléphone mobile pour vous rendre une multitude de nouveaux services. Et ‘ accessoirement ‘, pour vous faire profiter de quelques uns de leurs
derniers messages publicitaires.L’initiative est signée du groupe JCDecaux. Par exemple, s’il est cinéphile, l’utilisateur d’un téléphone mobile pourra ainsi paramétrer son combiné pour recevoir les bandes-annonces des prochaines sorties. Le matin, en arrivant à son
abribus habituel, il pourra alors télécharger automatiquement de petites vidéos. Ce qui n’était jusqu’à maintenant qu’une sollicitation sporadique de téléchargement d’informations va devenir un service régulier. Cette application est l’une des
déclinaisons de ce que l’on appelle l’informatique diffuse.Depuis huit ans, à Rennes, les chercheurs de l’Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique) développent des technologies autour de ce concept dont la vocation est ‘ d’assister
implicitement les individus dans leur vie quotidienne ‘.
Intéressé par ces recherches, le groupe JCDecaux vient de passer un accord de transfert de technologie avec l’organisme public.‘ Ce que fait l’Inria dans ce domaine est très particulier, souligne Albert Asseraf, le directeur de la stratégie de JCDecaux. ‘ Aujourd’hui, nous pouvons facilement, en stockant
une information dans un panneau publicitaire, la partager de manière épisodique avec un passant en mode infrarouge ou Bluetooth. Nous l’avons fait récemment avec une campagne Lancôme.
Nous proposions au public de télécharger sur
son téléphone mobile la dernière publicité de la marque. Grâce à un SMS envoyé sur leur combiné, les gens pouvaient aller récupérer un échantillon de parfum dans le magasin le plus proche. Cela a fonctionné au-delà de nos espérances,

poursuit Albert Asseraf. Mais avec la technologie de l’Inria les possibilités offertes sont quasi-infinies. ‘

Les premières applications attendues pour la mi-2006

‘ La publicité est parfois vécue comme une agression, explique Michel Banatre, directeur de recherche à l’Inria. L’une des utilisations que pourrait faire un groupe comme JCDecaux serait
d’exploiter les technologies issues de l’informatique diffuse comme une échappatoire. Concrètement, ceci pourrait prendre la forme d’une fourniture de service (un plan d’orientation fourni à la sortie d’une station de métro), qui serait agrémenté
d’une publicité. ‘
Information de service ou à caractère publicitaire, les premières traductions concrètes de ce transfert de technologie sont attendues pour la fin du premier semestre 2006.‘ Cela dépasse le simple cadre publicitaire, explique Albert Asseraf. Ce phénomène concerne l’ensemble des services à la ville et notamment l’aide aux personnes handicapées, malvoyantes ou à
mobilité réduite. ‘
L’information est alors distillée en fonction du profil de chacun à partir d’un abribus, d’un panneau d’affichage ou, potentiellement, de n’importe quel élément de mobilier urbain.L’Inria a ainsi développé Ubibus, une solution d’abribus ‘ intelligents ‘ conçus pour améliorer le transport des personnes malvoyantes. Ubibus permet de les prévenir de l’arrivée prochaine d’un bus. Et dans le
même temps, le conducteur du véhicule est lui aussi alerté suffisamment tôt de manière à pouvoir préparer l’accueil des personnes malvoyantes.Tous ces éléments intégrent une ‘ intelligence contextuelle, précise l’Inria. La réalisation prend la forme de microcalculateurs ?” communicants ?”, capables de percevoir
et d’influer sur leur environnement immédiat. ‘
Aujourd’hui, l’Inria travaille à ‘ rendre plus discret les éléments de calcul ‘, précise Paul Couderc chercheur.
‘ Jusqu’ici, en guise de capteurs d’informations, nous nous servions de PDA voire de téléphones mobiles, demain nous pouvons très bien envisager de recourir à de la poussière intelligente ‘, une matière
qu’Interstices (un site d’informations créé par l’Inria) définit comme étant ‘ dotée de capteurs, de capacités de traitement et de communication et ayant plusieurs années d’autonomie sur quelques millimètres
carrés ‘
.

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Philippe Crouzillacq