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Les opérateurs veulent imposer les services SMS surtaxés

Bouygues Telecom, Orange et SFR sont sur le point de dégager des plages de numéros pour la création d’un kiosque SMS commun. La finalisation de cet accord ouvre la voie aux services SMS surtaxés. Il s’agit d’une déclinaison commerciale (applications m-commerce) des SMS à usage privé.

C’est dans le courant du premier semestre 2002 que la France tentera de sauter dans le train déjà en marche du SMS (Short Message Services) surtaxé. Les Français sont friands de messages SMS : il s’en transmettait 340 millions par mois en France en septembre 2001. Le SMS représentait à la mi-2001 plus de 10 % des revenus des opérateurs mobiles de l’Hexagone.Cependant, le retard de la France sur les pays de l’Europe du Nord (Benelux et Royaume-Uni) est patent. En effet, dans ces pays, le modèle économique a rapidement migré du SMS financé par la publicité Internet au SMS payé par Audiotel ?” stade où se situe actuellement la France ?” et, enfin, au SMS Premium. Dans ce dernier cas, le SMS devient une solution de paiement à part entière ?” par exemple pour la commande de billets de cinéma, ou la vente de contenu.

Un kiosque commun pour les trois opérateurs

Pour Philippe Bornstein, directeur de la division de l’opérateur et fournisseur de solutions SMS paneuropéen Netsize, le retard pris dans l’Hexagone s’explique en partie par le choix opéré par Bouygues Télécom, Orange et SFR de créer un service kiosque commun.” Les opérateurs ont décidé de s’unir pour attribuer des plages de numéros communs. Si les délais sont respectés, l’arrivée des services SMS Premium est attendue pour le premier semestre 2002. “ Concrètement, les numéros seront à cinq chiffres, le premier indiquant le palier tarifaire, plus ou moins élevé selon la valeur ajoutée du service.Dès le début du mois de janvier, certains éditeurs de contenu testeront toutefois des services SMS Premium auprès de certains de leurs abonnés mobiles.Une question demeure : qui paiera le service ? Il existe trois modèles possibles : le MO Premium, gratuit pour le consommateur, c’est l’entreprise qui émet les messages qui paiera ; le MT Premium, où le message envoyé de l’entreprise vers le mobile du client est facturé au client (par exemple, un service d’alerte) ; et, enfin, la combinaison des MO et MT Premium, utilisée pour les paiments à l’acte ou pour les abonnements.Ensuite, les opérateurs mobiles se chargent de la facturation du service aux abonnés, mais surtout du reversement des commissions aux opérateurs SMS (comme Netsize) et aux éditeurs de contenu.

Les chats et les jeux pour commencer

Pour les opérateurs mobiles, il est désormais important de ne plus rester à l’écart de ce marché, d’autant qu’il entraîne mécaniquement une progression du chiffre d’affaires par client (Arpu). Cela, alors que la progression du nombre de nouveaux abonnés ralentit.Au Royaume-Uni, Vodafone a généré 400 000 SMS en septembre, dont 20 000 MT Premium. Selon Netsize, les services Premium pourraient représenter de 10 % à 15 % du revenu des opérateurs français à court terme.Les fournisseurs de contenu pourraient aussi rapidement emboîter le pas. Les clients français de Netsize (Decaux, Fimatex, Scout, Vivendi, etc.) commercialisent déjà des services SMS Premium dans les pays précurseurs. “Malgré le retard de certains pays [Allemagne, France et Italie, NDLR], nos deux métiers, opérateur et fournisseur de solutions SMS, nous permettent de prétendre à un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros en 2001 “, renchérit Philippe Bornstein.Selon lui, les opérateurs français ont prévu de lancer à grande échelle des services de SMS surtaxés via les MO Premium dans le courant du premier semestre 2002. Le palier tarifaire maximal est attendu à 0,35 euro pour un SMS. En Finlande, du fait de la maturité du marché, Sonera commercialise déjà des abonnements SMS surtaxés à 10 euros par mois.Les opérateurs mobiles proposeront en priorité des jeux et des chats. Et cela se comprend puisque la répartition en 2002 du volume SMS en Europe estime que les chats représenteront 36 % des transmissions et les jeux 30 %.

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Gérald Bouchez