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Les opérateurs mobiles virtuels font timidement entendre leur voix en France

Plus de 49 millions de Français possèdent un téléphone mobile. A peine 1,5 % d’entre eux a choisi de s’abonner auprès d’un opérateur mobile virtuel.

Le marché des MVNO, ces opérateurs qui passent par les réseaux de SFR ou d’Orange, décolle doucement. Dans son dernier observatoire, l’Autorité des régulations des communications électroniques et des postes (Arcep) indique que leur
nombre d’abonnés a augmenté de 63,1 % en trois mois. Il s’établit à 694 000 clients. Ce bond est lié à l’arrivée de sociétés comme Tele2. La filiale française de l’opérateur suédois revendique à elle seule 300 000 abonnés
mobiles. Soit une part de marché de 43 % des MVNO.Impressionnants, ces chiffres sont pourtant à relativiser. Ramenés au parc national, le nombre de clients des MVNO ne représente que 1,46 % des abonnés au téléphone mobile. Dans les faits, il devrait être toutefois légèrement
supérieur puisque l’Arcep ne prend pas en compte dans ses statistiques les MVNO arrivés en 2006 sur le marché français comme Virgin Mobile, la Fnac ou encore Ten.Néanmoins, la part de marché des MVNO en France reste bien en deçà de celle des pays nordiques et anglo-saxons, où les opérateurs mobiles virtuels sont implantés depuis plusieurs années. Lancé fin 1999 au Royaume-Uni, Virgin Mobile
compte à lui seul près de six fois plus de clients que l’ensemble des opérateurs virtuels en France. Soit plus de 4 millions d’abonnés.

En phase de démarrage

‘ En Grande-Bretagne, les MVNO représentent une part de marché de 10 % des abonnements de téléphonie mobile. Mais le niveau de croissance est loin d’être aussi dynamique qu’en France où nous sommes dans un
scénario de démarrage ‘,
relativise Vincent Poulbère, analyste chez Ovum France. A l’inverse, l’Italie et l’Espagne ne comptent pas de MVNO.L’Hexagone recense à ce jour une douzaine d’opérateurs mobiles virtuels, tous louant leurs infrastructures techniques à SFR et Orange. En Europe, certains ont fait le choix d’avoir toute la maîtrise de leur réseau comme Simyo en
Allemagne. On les appelle dans le jargon des télécoms les full MVNO. Selon Vincent Poulbère, ne pas maîtriser ces éléments réseaux n’est pas un handicap pour déployer une offre commerciale : ‘ Les
opérateurs
low-cost, dont l’offre repose sur les services de voix et les SMS, n’ont pas besoin de maîtriser l’infrastructure. Ils innovent peu et ont au contraire besoin de réduire leurs coûts au
maximum. ‘
Toutefois, en n’étant pas propriétaires de leur réseau, les MVNO dépendent des tarifs de revente de ces mêmes propriétaires, voire de leur volonté même de se lancer dans cette revente. ‘ En France, l’opérateur
qui aurait le plus intérêt à proposer des tarifs de gros compétitifs pour gagner des parts de marché n’a pas choisi de s’engager dans cette voix. L’arrivée de Bouygues Telecom ferait évoluer les prix ‘,
poursuit l’analyste.Pour l’heure, la filiale de Bouygues a choisi une tout autre stratégie. Pour gagner des parts de marché, elle a lancé fin février dernier ses forfaits illimités Néo. Cela semble lui réussir. Dans une étude publiée ce mardi 8 août,
le cabinet d’analyse Bear Stearns rapporte que Bouygues Telecom aurait recruté 477 000 nouveaux clients au cours du deuxième trimestre 2006. Dans le même temps, SFR ne gagnait que 87 000 abonnés et Orange en perdait
68 000.

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Hélène Puel