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Les opérateurs mobiles cherchent leur ‘ interdit aux moins de 18 ans ‘

A l’initiative des opérateurs mobiles, le Forum des droits sur l’Internet a monté un groupe de travail sur la classification des contenus sur mobile pour la protection des mineurs.

Le gouvernement n’est pas le seul à solliciter les lumières du Forum des droits sur l’Internet (FDI), les industriels aussi. L’Association française des opérateurs mobiles (Afom), elle-même membre du FDI, a demandé la mise en place d’un
groupe de travail consacré à la classification des contenus accessibles sur les téléphones portable, dans un souci de protection des mineurs. Un sujet sur lequel le FDI est déjà bien rôdé, entre campagnes de
sensibilisation sur les contenus, lutte contre la
pédo-pornographie ou création d’un
label ‘ famille ‘, le tout concernant Internet.Le groupe de travail comprend, entre autres, des représentants du CSA, du ministère de la Justice, de l’Association pour le commerce et les services en ligne, de l’Union nationale des associations familiales…
‘ Il était important que ça ne se passe pas qu’entre opérateurs ‘, souligne Olivier Gainon, chargé de mission à l’Afom. Cette initiative prolonge un autre travail déjà en route chez les opérateurs, la
création d’une Charte sur les contenus mobiles qui, elle, s’en tiendrait à l’énoncé de grands principes.Il n’y a eu pour l’heure qu’une seule réunion du groupe de travail et la prochaine a lieu mercredi 26 octobre. Mais l’objectif serait d’aboutir avant la fin de l’année. Plusieurs principes sont en tout cas acquis. Ce projet de
classification doit passer par une description des contenus en amont, un genre d’autodéclaration, par les éditeurs eux-mêmes.Une tâche difficile pour les contenus du Web, selon le FDI, puisque les éditeurs en ligne n’ont pas besoin de l’accord d’un FAI pour publier. ‘ Mais un environnement mobile, c’est
différent
, estime Matthieu Lerondeau au Forum. Les contenus sont proposés par les opérateurs sur les kiosques ou via leurs portails. Par conséquent, ils font l’objet d’une relation contractuelle entre les
éditeurs et les opérateurs. Ces derniers ont donc des leviers pour faire respecter certains principes déontologiques. ‘

Un système qui peut évoluer

Ensuite, cette classification doit être commune à tous les opérateurs, les critères acceptés par tous. Enfin, pour que cela ait un sens, il faudra bien un minimum de contraintes. ‘ L’objectif est de
responsabiliser chaque acteur
, explique Olivier Gainon. Les éditeurs rentreront dans un processus d’autodéclaration, mais il ne faut pas être complètement naïf. Il va falloir se demander comment contrôler et
sanctionner. ‘
Parmi les contenus sur mobile à ne pas mettre entre toutes les mains, les contenus érotiques sont évidemment en première ligne. Mais aussi les sites de rencontre, certains chats… Tout le travail est justement de définir quels
contenus encadrer. L’idéal serait de pouvoir tenir compte des classifications existantes dans d’autres médias (télévision, cinéma, jeu vidéo). ‘ Pour l’instant, on table sur un système souple, efficace et qui peut évoluer,
notamment au gré des techniques ‘
, note Matthieu Lerondeau.Les opérateurs français ne sont pas les seuls à se pencher sur la question. Le 14 juin dernier sest tenu au Luxembourg le forum européen pour un Internet Plus Sûr. Thème central de la journée : protection des mineurs et
téléphones mobiles. Par ailleurs, en Italie, en Irlande et au Royaume-Uni, les opérateurs ont déjà établi des codes de bonnes pratiques quant aux contenus.

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Arnaud Devillard