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Les opérateurs français contestent le rapport de l’UE sur les appels mobiles

Selon l’UE, le prix des appels sur mobiles en Europe montre un écart de 774%. La France fait parti des pays les plus chers, mais les opérateurs français contestent les méthodes du rapport et ses conclusions.

L’Union Européenne a décidé de gâcher les vacances estivales des opérateurs français. En début de semaine, elle a publié un rapport sur le coût des communications sur mobiles. Elle a constaté des variations de 774% entre les différents états de l’Union. Ce jeudi 8 août, la Fédération Française des Télécoms a contesté les analyses du rapport.

Pour l’UE, la France ne fait pas partie des bons élèves avec un tarif moyen à la minute de 12,7 cents d’euros. La Suède est à 8,2 cents et la Lituanie à 1,9 cents. Pour la Commission, rien ne justifie ces écarts. La qualité ou le prix de revient des services sont équivalents, et le pouvoir d’achat entre les États membres ne varie pas dans une proportion similaire. Une comparaison est faite avec le litre de lait qui, dans l’UE varie de 0,69 et 0,99 euro, soit un écart de prix de 43%.

Comme le rappelle notre confrère BFM Business, « La Commission, qui a déjà fixé en juin des plafonds aux prix des forfaits, compte présenter en septembre d’autres mesures pour renforcer le marché unique des télécommunications. » Pour Neelie Kroes, la commissaire européenne en charge des Nouvelles technologies, ces plafonds feront de l’Europe un « continent véritablement connecté ».,

La mise en place d’un marché unique des télécoms

Pour la Fédération française des télécoms (FFT), les méthodes du rapport de l’UE ainsi que les conclusions sont contestables. « Les conclusions tirées par la Commission le sont sur la seule base de deux tableaux de synthèse présentant des données datant de 2011 dont la source, pour le premier est erronée, pour le second, n’est pas indiquée », a expliqué la FFT à l’AFP. L’organisme ajoute aussi que « aucune indication n’est fournie quant à la méthodologie précise suivie par cette étude ». En effet, la période d’analyse choisie par l’UE n’est pas favorable aux Français, puisqu’en janvier 2012, Free Mobile a totalement changé la donne avec ses offres illimitées à bas coûts.

Le 4e opérateur a d’ailleurs été rapidement suivi par les trois autres qui ont lancé des offres équivalentes. Dans un rapport publié en novembre 2012 par l’Insee, les tarifs des télécommunications ont baissé en France de 15,1% en 2012. Enfin, FFT estime que « le secteur européen des télécoms se caractérise par de fortes disparités économiques, réglementaires et fiscales qui rendent les comparaisons hasardeuses ».

La stratégie menée par Neelie Kroes pour mettre en place un « véritable marché unique » des télécoms va-t-elle tenir compte de ces précisions ? On peut en douter. Avec ce rapport, la Commission Européenne veut prouver que « les 28 marchés nationaux des télécommunications que compte l’Europe aujourd’hui ne constituent pas un avantage pour les consommateurs comme le ferait un marché unique ».

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Pascal Samama (avec AFP)