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Les ondes font un tabac sur le net

Après des turbulences, la radio s’impose sur la toile. Un accès facile associé à une faible consommation de bande passante en font le média roi. Des entrepreneurs l’ont bien compris.

En radio comme en télé, ce sont les jeunes pousses qui ont ouvert la voie de la diffusion de programmes sur le net. Sous l’impulsion, notamment, de prestataires techniques (captation de flux, encodage, diffusion), l’idée qu’on ne pouvait passer à côté de la révolution du web s’est imposée. Y compris aux acteurs des ondes hertziennes qui, aujourd’hui, sont omniprésents sur le net. En l’espace de deux ans, l’ensemble des fréquences de Radio France, RTL, Europe 1 et Europe 2, NRJ, Fun Radio, Skyrock, RFM et BFM, sont venues grossir une offre déjà pléthorique de stations purement internet. Au total, bien qu’il soit difficile d’effectuer un décompte exhaustif, entre radios nationales, locales, d’outre-mer ou encore internet only, l’e-auditeur dispose, via son ordinateur, d’un immense tuner (220 stations françaises et 7 000 radios internationales au bas mot).Pourquoi un tel engouement ? Pour les petites radios associatives et communautaires, c’est la seule façon d’exister et de toucher un large auditoire à moindre coût. Pour les grandes, la diffusion sur internet permet à l’évidence d’atteindre les auditeurs hors des plages d’écoute traditionnelles. Une manne supplémentaire pour un secteur qui se porte de mieux en mieux en termes d’audience mais demeure quelque peu négligé par les annonceurs, comparé aux autres médias classiques.L’audience générale des radios a enregistré une croissance continue depuis dix ans. Elle a recruté 5 millions d’auditeurs quotidiens en semaine et quelque 800 000 auditeurs supplémentaires en quart d’heure moyen, selon les derniers résultats publiés par Médiamétrie (avril-juin 2001). Arnaud de Saint- Roman, directeur du département radio de l’institut, observe dans une note de synthèse que l’écoute sur le lieu de travail a pris deux points de part d’audience en trois ans. Un phénomène attribué à la fois à l’augmentation de la population active ?” 800 000 actifs de plus entre 1998 et 2000 ?” et “à l’augmentation probable de l’équipement sur le lieu de travail, en particulier avec l’apparition de l’écoute de la radio sur internet “. Une hypothèse qu’il étaye en observant le cas suédois, où la population des internautes est de 64 %, et où la part d’écoute de la radio au travail est la plus forte, avec 32 %. Ce mode de consommation reste toutefois encore marginal. Toujours selon Médiamétrie, il ressort d’une étude menée en ligne en juillet que, si 4 % de la population a déjà écouté la radio sur la toile, cette pratique reste occasionnelle pour l’immense majorité.Mais les perspectives demeurent prometteuses, selon les acteurs, prestataires techniques en tête. En premier lieu en raison de ses avantages techniques. La diffusion sur internet de la radio reste peu gourmande en bande passante ?” de 20 (bas débit) à 60 kilobits par seconde (haut débit) donc particulièrement accessible pour le commun des internautes. Un avantage, dont ne peut se prévaloir la diffusion télévisée sur ce support.

Partenariat industriel

Comme beaucoup d’autres, l’ex-patron de Fun Radio, Benoît Sillard (lire ci-contre), l’a compris il y a trois ans. Pressentant un mouvement de concentration, il s’est tourné dès le départ vers un partenaire industriel, en l’occurrence TDF, filiale de France Telecom, incontournable en France sur le marché de la diffusion hertzienne. Ensemble, ils ont créé TV-radio.com, qui offre à la fois une solution de streaming (diffusion en continu) clé en main et un portail d’accès aux sites “webcastés “. Cette société, contrôlée par TDF, est entrée sur le terrain déjà labouré par un autre Français, ComFM.com, parti dix ans plus tôt. Une différence tout de même entre les deux. Com FM ne vend pas de solutions de diffusion, préférant le métier de portail. Le site ne fédère pas moins de 7 200 radios internet et près de 1 000 web TV, ce qui lui permet de générer chaque mois 8,2 millions de pages vues et 1,8 million de visiteurs uniques. Un trésor de guerre, qui attise aujourd’hui les convoitises de TV-radio. Grâce à cette acquisition, TDF prendrait certes la première place européenne des portails d’accès aux médias télévisuels. Mais, surtout, la filiale de France Telecom prendrait une belle option pour répliquer en ligne, la position de leader quelle détient sur le réseau hertzien.

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Amaury Mestre de Laroque