Passer au contenu

Les NTIC ne feront pas recette cette année

Sale temps pour les NTIC ! Les investisseurs, comme le ministère de la Recherche, semblent encore se méfier des technologies de l’information.

L’honneur est sauf ! Pour sa cinquième édition, le concours national d’aide à la création d’entreprises technologiques innovantes ?”organisé par le ministère de la Recherche et l’Anvar (dite Agence française pour
l’innovation) ?” a primé un projet de système de stockage de données :
Storagency.Développé au sein de l’incubateur de Midi-Pyrénées Irit, Storagency entend proposer des solutions matérielles et logicielles de stockage permettant la diminution du coût des données.Malgré cette belle première place, les NTIC restent globalement absentes de ce palmarès annoncé ce mardi par la ministre déléguée à la Recherche, Claudie Haigneré. Ainsi les deuxième et troisième prix ont récompensé des projets dans le
domaine des biotechnologies et des matériaux non métalliques.Tandis que le génie chimique, l’énergie et la mise en ?”uvre de matériaux non métalliques étaient aussi à l’honneur avec des prix annexes. Les porteurs de projets dans les NTIC seraient-ils moins nombreux qu’auparavant ? Loin
s’en faut.Sur les 1 439 candidatures, 193 ont été sélectionnées. Sur ces lauréats, 26,9 % concernent des services informatiques : c’est encore le plus grand secteur représenté. Néanmoins, hormis le premier prix, ces projets ne
sont pas dans le palmarès de tête. Faut-il en déduire que les investisseurs, comme le gouvernement, ne croient plus aux NTIC ?‘ Pas du tout. Il y a encore des beaux dossiers, et c’est déjà ça ‘, répond Eric Harlé, président d’I-source Gestion, un fonds d’amorçage ayant financé cinq nouveaux projets depuis le début
de l’année. Pourtant, force est de constater que le palier que les professionnels annonçaient avoir atteint en 2002 est descendu encore un peu plus depuis le début de l’année : les investissements sont de moins en moins nombreux dans les NTIC.

Redoux prévu pour 2004…

Joël Flichy, président de l’Afic (Association française des investisseurs en capital) et président du fonds Galileo Partners : ‘ On a tous fait n’importe quoi au moment de la bulle. Si bien que beaucoup de
sociétés sont encore appelées à disparaître pour assainir le secteur. Les investisseurs vont encore devoir corriger leur portefeuille. ‘
Le refrain n’est pas nouveau. Il est servi depuis le dégonflement de la bulle, en avril 2000. Les créateurs d’entreprises espéraient juste que ‘ le ménage ‘ durerait un peu moins longtemps. Pourtant,
outre-Atlantique, le Nasdaq reprend des couleurs, les capital-risqueurs réinvestissent.‘ C’est l’histoire de l’éternel décalage entre les États-Unis et l’Europe. La bulle y a éclaté un an plus tôt. Un tiers des capital-risqueurs ont disparu, comme la moitié des start-up. Aujourd’hui on voit des
banques d’affaires se créer du coté de la Silicon Valley ‘,
explique Joël Flichy.En France, le redoux n’est pas prévu avant l’année prochaine. D’aucuns prédisent même que 2004 sera une très belle année.En attendant, les investisseurs soutiennent les sociétés présentes dans leurs portefeuilles, et les intermédiaires adaptent leur modèle économique. A l’image de FFT (France Finance et Technologie), l’organisateur de Capital-IT. Cet
automne, la soixantaine de sociétés présentes ne viendra pas uniquement chercher des fonds, mais du chiffre d’affaires.‘ Les investisseurs pourront venir présenter les sociétés de leurs portefeuilles à des industriels et à des grands comptes dont le budget recherche a bien souvent été l’un des premiers
coupés ‘,
commente Emmanuel Libaudière, cofondateur de FFT.Le monde à l’envers ! Espérons donc que le monde du capital-risque reprendra en 2004 le rôle qui lui était imparti.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Hélène Puel