Passer au contenu

Les Nabaztag n’ont plus que quelques jours à vivre

Les petits lapins communicants vont cesser leurs gazouillis dans quelques jours. Mindscape arrête la maintenance des Nabaztag et passe le flambeau à la communauté des propriétaires.

Les Nabaztag sont en train de vivre leurs derniers jours. Les serveurs qui leur donnent vie, par le biais de leur connexion permanente à Internet, vont être débranchés autour du 27 juillet. Leur propriétaire, Mindscape, a décidé de cesser les frais sur ce produit. La société traverse une passe financière délicate puisqu’elle a été placée en redressement judiciaire à la fin du mois de juin.

« Maintenir les serveurs en service pour les Nabaztag nous coûte chaque mois 10 000 à 12 000 euros, nous n’avons pas d’intérêt économique à maintenir ce produit », explique Thierry Bensoussan, PDG de Mindscape. L’éditeur de jeux vidéo n’est pas le créateur du Nabaztag, il a racheté le produit et sa technologie en 2009 à Violet, alors en liquidation judiciaire.

Des relations difficiles entre Mindscape et Iliad

Thierry Bensoussan avoue avoir depuis eu à gérer quelques dossiers épineux. Notamment des relations tendues avec Iliad, qui héberge les serveurs de la communauté des Nabaztag. Le PDG leur reproche certains choix techniques, qui ont conduit à planter le système pendant plusieurs semaines.

Un technicien travaillant à Iliad  présente la situation très différemment : « L’équipe de notre côté à été très mobilisée, malgré les impayés et l’absence de prestations, pour assurer un service minimum pour les propriétaires de Nabaztag…. depuis les premiers déboires avec Violet. » Il évoque également la fermeture de nombreux services vitaux depuis le rachat de Violet, ainsi qu’un sous-dimensionnement de la plate-forme au regard de la population de lapins.

Selon Mindscape, près de 170 000 Nabaztag ont été vendu, mais seulement 10 000 à 12 000 lapins communicants sont encore connectés au réseau. Nombreux sont les propriétaires, qui, lassés par les nombreux bugs ou trouvant peu d’intérêt aux services proposés (météo, lecture des e-mails, etc.), ont remis leur compagnon Wi-Fi dans un placard. Trois années après son rachat, Thierry Bensoussan tient des propos sévères sur son ex-protégé : « C’est un produit génial dans sa conception, mais qui a été mal développé et qui est arrivé trop tôt sur le marché. »

Le Nabaztag va-t-il devenir muet ?

Du coup, Mindscape passe le flambeau à la communauté des propriétaires de Nabaztag. Dans quelques heures, il va fournir les codes source sous la forme d’un fichier Zip. Ces fans devront faire appel à leurs propres compétences techniques et à leurs ressources financières pour construire de nouveaux serveurs et développer de nouvelles applications.

Quelques passionnés regroupés autour du forum Nabaztag ont déjà échafaudé des stratégies pour garder en vie le lapin. Bonne nouvelle, Iliad serait disposé à fournir gratuitement quelques serveurs. En revanche, aucune solution pour la fonction de synthèse vocale n’a encore été trouvée. Sans elle le lapin perd beaucoup de son intérêt. Elle repose sur la technologie Acapela, dont les droits d’exploitation sont bien trop élevés pour des particuliers. Interrogé sur le sujet, Thierry Bensoussan répond embarrassé qu’« il existe des solutions développées dans le monde du libre ».

Mindscape concentre désormais ses efforts sur la promotion de son nouveau protégé, le Karotz. Plus de 4 000 auraient déjà trouvé preneurs et les commandes seraient nombreuses, notamment vers des distributeurs aux Etats-Unis. Mais le sort réservé au Nabaztag risque de refroidir pas mal d’acheteurs potentiels.


🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Coralie Cathelinais