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Les mises à jour qui ralentissent votre iPhone bientôt encadrées ?

Un rapport du Parlement européen préconise de lutter plus efficacement contre l’obsolescence programmée. En plus des sujets matériels, la partie logicielle est également abordée.

Si vous utilisez un iPhone vieux de quelques années, l’appareil n’a peut-être pas bien digéré l’arrivée d’iOS 10, à l’automne dernier. Sur les forums d’Apple, de nombreux utilisateurs se sont plaints de lenteurs sur leurs iPhone 5, 5s ou 6. A la même époque, une pétition demandant l’arrêt des mises à jour imposées par Apple recueillait plus de 300.000 signatures. Le Parlement européen pourrait bientôt contraindre le géant américain et ses concurrents à limiter cette stratégie et à mieux informer le consommateur.

Des mises à jour réversibles

Demain 4 juillet, le rapport « sur une durée de vie plus longue des produits : avantages pour les consommateurs et les entreprises » sera soumis au vote des parlementaires. Rédigé par le député européen Pascal Durand (EELV), il revient sur des sujets bien connus du grand public, comme la difficulté de réparer certains produits. Un domaine dans lequel Greenpeace a récemment épinglé Apple, Samsung ou Microsoft. Mais il s’attaque aussi aux mises à jour logicielles qui rendent certains appareils inutilisables.

Pour mieux lutter contre le problème, le rapport propose « que les mises à jour logicielles essentielles soient réversibles et accompagnées d’informations sur leurs conséquences sur le fonctionnement de l’appareil, et que les nouveaux logiciels essentiels soient compatibles avec les logiciels de génération antérieure ». Une requête qui concerne de nombreux fabricants de smartphones, à commencer par Apple.

« Apple vous oblige à faire des mises à jour, avec des messages d’avertissement qui reviennent régulièrement », regrette Pascal Durand, qui rappelle que son travail « n’est pas de stigmatiser une entreprise en particulier ». Le député européen observe « que ce sont bien souvent ces mises à jour qui transforment un matériel fonctionnel en matériel non viable ». Une situation qui a poussé des clients américains d’Apple à déposer un recours collectif.

L’univers Android également concerné

Pascal Durand reconnaît volontiers l’importance des mises à jour logicielles, mais constate que les utilisateurs ne sont pas suffisamment avertis sur leurs conséquences. Par ailleurs, l’élu français souhaiterait que ces derniers puissent davantage faire la différence entre ce qui relève de la sécurité et ce qui relève de la partie purement commerciale.

Du côté d’Apple, les demandes de mise à jour sont très insistantes, parfois avec plusieurs alertes par jour. Dans l’univers d’Android, elles se font parfois trop attendre. Présentée il y a un an, la dernière version de l’OS de Google équipe toujours moins d’un smartphone Android sur dix. Les appareils de dernière génération sont généralement bien mieux lotis que les produits sortis il y a deux ans ou plus. Là encore, la stratégie amène certains clients à s’offrir un nouveau smartphone, qui profitera des dernières fonctions et des mises à jour de sécurité.

Pour davantage de transparence, le rapport encourage les fabricants à « apporter des informations claires sur la compatibilité des mises à jour et mises à niveau des logiciels ». Dans le cas des smartphones, le problème se complexifie avec la distribution par les opérateurs, parfois responsables de délais supplémentaires pour le déploiement des mises à jour. Toujours dans le texte, une obligation de support logiciel est évoquée. Une fois le rapport adopté, le Parlement européen pourrait ouvrir un débat sur le sujet. Un processus qui pourrait déboucher sur une nouvelle directive européenne, puis sur une loi au niveau national.

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Raphaël GRABLY