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Les miniséries TV de MySpace veulent s’échapper du Web

La plate-forme communautaire de News Corp. a signé un accord avec ShineReveille pour la distribution mondiale, à la télé et en DVD, de ses séries diffusées sur le Web.

Les programmes au format TV diffusés sur Internet via la plate-forme communautaire MySpace (détenue par la société de Rupert Murdoch, News Corp.) pourront être distribués hors des États-Unis, à la télévision comme au
format DVD, grâce à un accord conclu avec une entreprise créée par la fille du magnat australien.Le partenariat avec ShineReveille, société de distribution fondée par Elisabeth Murdoch, vise à proposer dans le monde entier
des programmes de MySpaceTV, tels que Quarterlife ou Roommates, et à développer des versions
locales de certaines de ces émissions, comme l’a expliqué à Reuters Travis Katz, directeur général à l’international de la branche TV de la plate-forme.L’accord fonctionne sur la base d’un partage des revenus des licences. MySpace conservera les droits Internet des programmes à l’échelle mondiale et les droits de diffusion sur tous les médias aux États-Unis.News Corp. affiche ainsi sa volonté de séduire une nouvelle catégorie de public, hors internautes, et d’inscrire MySpace comme une plate-forme média, pour mieux marquer sa différence avec son concurrent Facebook.Cet accord intervient à un moment où l’industrie audiovisuelle cherche à repenser le processus qui conduit à la diffusion d’un programme à la télévision. Une grève prolongée des auteurs et scénaristes américains a forcé les grandes
entreprises du divertissement à revoir les pratiques usuelles qui passaient nécessairement par la production de programmes pilotes coûteux, dont la majorité finit dans des tiroirs. La chaîne NBC Universal, détenue par General Electric,
prévoit ainsi de se passer autant que possible, à l’avenir, de ces pilotes.

Quel potentiel pour ces programmes issus d’Internet ?

Le partenariat conclu par MySpace pose aussi la question du potentiel télévisuel de programmes développés pour Internet. Quarterlife a été testé sur NBC, mais les audiences enregistrées en février ont été plutôt
ternes.Alors qu’il avait été regardé par 5,5 millions de personnes
sur MySpace, sa diffusion sur NBC n’a attiré que 3,1 millions de téléspectateurs, le plaçant en queue des audiences à heure équivalente sur tous les grands réseaux TV
américains.James McQuivey, analyste pour Forrester Research, rapporte que les grandes entreprises du divertissement ont passé des années à utiliser le Web comme un laboratoire de contenu, mais que peu d’entre elles, voire aucune, n’en ont
tiré un quelconque succès.‘ Ça n’a fait émerger aucun programme lucratif hors Internet, ni même via Internet, considère-t-il. Si vous regardez [ces programmes Web], la raison en est claire :
ils sont pour la plupart de mauvaise qualité. ‘
Pour sa part, Travis Katz estime que le transfert du Web vers la TV est un processus en gestation, qui pourrait déboucher sur un nouveau modèle de production des
programmes.Connu pour le développement de versions locales de programmes dans d’autres régions, Shine a également importé aux États-Unis la série britannique The Office et a racheté en février la société de production
TV Reveille, productrice de la série Ugly Betty.

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La rédaction, avec Reuters