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Les méthodologies web en manque d’outils et de normes

Même s’ils peuvent se ramener à des développements classiques, les développements web possèdent leurs caractéristiques propres.

Le web a-t-il ramené l’ingénierie logicielle trente ans en arrière ? Le développement d’applications internet souffre toujours d’une tendance à l’artisanat et à l’improvisation. Il est pourtant de plus en plus évident qu’il diffère des développements classiques. Soit parce qu’il pousse certaines logiques à fond ?” délais de mise en place et cycles de production toujours plus courts, fréquence des modifications plus élevée, etc. ?” , soit pour des raisons totalement nouvelles. Ainsi, depuis quelques années, émergent de nombreuses méthodologies, axées sur la notion d’hypermédia. Encore peu utilisées, elles s’attachent pourtant à rendre le développement web moins hasardeux.En quoi le développement d’un site web ou d’une application de commerce électronique diffère-t-il de celui d’une application classique ? D’abord, les technologies gérées dans un même projet sont souvent bien plus nombreuses. Il faut donc prendre en compte les contraintes imposées par HTML, Corba, XML et les protocoles réseau. Sans compter une foule de langages de scripts utilisés à la fois sur le client et sur le serveur. Ensuite, dans les projets internet, les développements aux niveaux frontal et de l’arrière-plan sont beaucoup plus “scindés”. Ces contraintes imposent à elles seules de revoir profondément la répartition des rôles au sein des équipes de développement. Et donc la manière dont sont découpés les projets internet.L’hypermédia se présente comme la notion centrale des nouvelles méthodologies. Le chaînage de pages entre elles n’est plus seulement conçu pour faciliter la navigation au sein d’une application. Avec le web, il devient extrêmement complexe, souvent dynamique, et même critique pour l’entreprise. L’ajout constant de nouvelles fonctionnalités ou de nouveaux services brouille encore les pistes. La plus connue ?” si ce n’est la plus aboutie ?” des méthodologies, OOHDM (Object-Oriented Hypermedia Design Methodology), tente de régler ces questions. L’une de ses caractéristiques est de séparer explicitement la conceptualisation ?” une vue générale et neutre modélisée en langage UML ?”, le design de la navigation, celui de l’interface et, enfin, le développement proprement dit. Quatre phases identifiées comme cruciales.

Hypermédia : des modèles et des concepts à clarifier

L’une des nombreuses tâches identifiées dans OOHDM consiste, par exemple, à définir une “structure de navigation”. Elle reflète les objets et relations définis dans le schéma conceptuel pour chaque type d’utilisation prévue. Des classes dites “de navigation” sont prédéfinies, comme les n?”uds, les liens, les ancres ou les structures d’accès. Ces dernières peuvent être des index. Elles représentent les différentes manières de démarrer la navigation. Outre OOHDM, d’autres méthodologies existent (voir schéma). Malgré la promesse d’une véritable rationalisation des processus de développement web, elles ne dissipent pas certaines zones d’ombre. En effet, les modèles et concepts de l’hypermédia ne sont clairement définis nulle part, et chaque méthode présente ses propres normes. De plus, elles ne couvrent généralement pas l’intégralité du cycle de développement. Ce qui signifie qu’il faudra les coupler avec d’autres processus. Pas de réponse ni de guide non plus sur ce thème. Enfin, qu’est-ce qui pourrait inciter à les utiliser et à ne pas leur préférer des méthodes plus classiques ? Peut-être l’arrivée d’outils ?” encore rares ; sans doute une normalisation des notations ; et sûrement leur adoption par les principaux éditeurs de plates-formes de développement.

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Philippe Billard