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Groupe Facebook anti-radars : la confirmation des condamnations requise en appel

Poursuivis pour avoir signalé des contrôles routiers en Aveyron sur le réseau social, les 15 prévenus ont finalement écopé d’une suspension de permis pendant un mois. Mais ils font appel.

Première publication le 3/12/2014

Les membres du groupe Facebook anti-radars condamnés

Des suspensions de permis d’un mois ont été prononcées mercredi à l’encontre de 15 membres d’un groupe Facebook qui donne la localisation de radars en Aveyron, une condamnation inédite qui pourrait faire jurisprudence. Le tribunal correctionnel de Rodez a déclaré les quinze prévenus coupables de soustraction à la constatation des infractions routières. Parmi eux, huit étaient également poursuivis pour outrages, après avoir qualifié les gendarmes sur la page Facebook de noms d’oiseaux peu amènes, mais ils ont tous été relaxés de ce chef.

“C’est extrêmement préoccupant”, a réagi Me Rémy Josseaume, expert en droit automobile, qui défend 11 des 15 prévenus. “Si ce qu’ils font est interdit, alors tous les avertisseurs de radars devraient être interdits, tous les journaux et les radios locales qui signalent les radars vont être fermés”, a déclaré l’avocat à l’AFP. Le conseil souligne que les boîtiers de solutions d’aide à la conduite ont, eux, été autorisés par le Conseil d’État en 2013. Ces produits commerciaux reposent sur une communauté de membres avertissant de zones de danger, un euphémisme signalant la possible présence d’un radar. L’avocat avait également cité lors du procès en septembre, exemplaire en mains, le magazine Autoplus, qui publie une carte des radars très précises. Me Josseaume a indiqué qu’il attendait de consulter ses clients pour savoir si un appel serait interjeté.

“Il s’agit d’un jugement hypocrite”, a déclaré le cofondateur du groupe, Mathieu Chané, à la sortie de l’audience. “Nous sommes plus de 13.000 membres sur le groupe et 600.000 en France à utiliser ce type de pages Facebook et aujourd’hui, nous ne sommes que 15 à être condamnés”, a ajouté M. Chané. Créé en 2012, le groupe Facebook “qui te dit où est la police en Aveyron” existe toujours. Le nombre de ses membres a même bondi de près de 50% depuis la convocation des prévenus, avec actuellement plus de 13.000 “followers”. “Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, ce groupe n’est pas mort du tout (…) Certains paient le prix fort aujourd’hui (…) Par respect pour eux et par solidarité Aveyronnaise, nous devons continuer à faire vivre ce groupe”, écrit un de ses membres dans un message diffusé lundi.

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01net avec AFP