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Les marchés résistent au krach

Sous le choc des attentats américains, les marchés européens ont fait le pari de l’ouverture des marchés aujourd’hui, quitte à risquer le krach. Malgré une grande fébrilité à l’ouverture, Paris a terminé en hausse avec l’appui des banques centrales et la probable réouverture des marchés américains demain.

Les responsables d’Euronext se sont interrogés jusque tard dans la soirée de mardi sur la question d’une éventuelle fermeture. Finalement, mise à part la Bourse de Milan, les principaux marchés européens ont ouvert aujourd’hui, sans attendre que les Etats-Unis se soient remis des événements.” Face aux circonstances tragiques qui frappent incidemment le symbole de l’économie de marché, la décision d’ouvrir était la moins mauvaise que l’on puisse prendre “, précise Olivier Allot, responsable de la communication d’Euronext. Les responsables des différents marchés européens se sont concertés et ont pris cette décision en accord avec les autorités (COB et CMF pour la France).” Ce choix est justifié par l’expérience “, explique Olivier Allot. Quand certaines places boursières ont décidé de fermer pour éviter que la crise n’empire, elles ont du faire face à une chute brutale dès la réouverture, parfois plus importante que si le marché n’avait pas fermé.” Notre rôle est d’organiser les échanges, non de juger si les conditions de visibilité sont bonnes ou non “, justifie Olivier Allot, qui ajoute qu’Euronext a observé 1 minute d’arrêt des transactions en hommage aux victimes de l’attentat.En plus de l’épreuve psychologique pour les opérateurs de marché, la journée n’aura pas été de tout repos à la Bourse de Paris. Dès l’ouverture, l’indice CAC 40 s’est effondré à 3858,37 contre 4059,75 la veille. Après la fermeture de Tokyo (- 6,71 %) le CAC 40 s’est repris fortement, puis est resté proche des 4 050 points pendant la plus grande partie de l’après-midi. Finalement, l’annonce d’une probable réouverture des marchés américains a permis au CAC 40 de finir sur une hausse de 1,34 % à 4114,26.Si certains analystes attribuent cette reprise au repli des investisseurs sur les valeurs sûres telles que la pharmacie, c’est l’attitude des autorités américaines face au choc qui a convaincu les marchés que les Etats-Unis étaient décidés à relever la tête sans délais.Il fallait cependant s’y attendre, le tourisme, l’assurance et la consommation ont perdu beaucoup de points. La confiance des consommateurs fléchit, et les cours s’en ressentent. Ainsi, Accor a perdu 12,94 %, Pinault Printemps 5,41 % et LVMH 4,98 %. De son côté, Air France perd 10,45 %. Les compagnies aériennes craignent une forte désaffection pour les mois à venir.Nokia, en revanche, termine en hausse de 13,74 % après l’annonce de prévisions de résultats de troisième trimestre conformes aux prévisions, ce qui est plus que satisfaisant compte tenu de la morosité du marché.Siemens finit également en hausse de 11,54 % grâce à l’annonce, au salon de l’automobile à Francfort aujourd’hui, de la fusion de son département d’équipement automobile avec Mannesmann VDO. Siemens VDO compte sur les synergies du nouveau groupe pour atteindre un chiffre d’affaires de plus de 7 milliards d’euros l’an prochain.Le Nouveau Marché est quant à lui resté dans la déprime : il accuse une baisse de 5,77 % avec une fermeture à 785,44. Signe incontestatble que les valeurs les plus fragiles sont largement délaissées.Sur la place internationale, le mouvement de hausse s’est généralisé : Londres a clos en hausse de 2,87 % et Francfort de 1,39 %.Rien n’est joué cependant, et la probabilité d’une crise économique sans précédent n’est pas annulée. Le verdict viendra après louverture de la place américaine demain. Si elle ouvre.

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Mélusine Harlé