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Les maisons de disques misent sur la musique gratuite en ligne

Les grands labels se servent de la diffusion en libre accès sur Internet pour soutenir les ventes d’albums. Une idée qui donne des résultats.

Pendant des années, les maisons de disques ont lutté contre le piratage et la diffusion illégale de chansons sur Internet, mais, de plus en plus, industriels et artistes proposent leurs titres en libre accès sur le Web, avec comme
conséquence paradoxale une hausse des ventes.En octobre, le label Columbia Records a vu grossir les ventes du dernier album de Bob Dylan, Tell Tale Signs, disponible gratuitement en flux continu (streaming) sur Internet. Même résultat
avec l’album des Kings of Leon sorti en septembre.En 2007, Radiohead avait rompu avec sa maison de disques EMI et proposé en ligne son dernier album In Rainbows, à un prix fixé par l’internaute ?” qui pouvait même choisir de ne rien payer du tout.
Selon l’éditeur du groupe anglais, avec 3 millions de copies écoulées en un an, les ventes de In Rainbows ont été meilleures que celles de leur précédent album, Hail to the Thief.‘ C’est quelque chose qui ne serait jamais arrivé dans l’univers des grands labels il y a encore cinq ans ‘, note Aram Sinnreich, fondateur de Radar Research, un cabinet d’études
sur l’industrie musicale.Avec le développement d’Internet dans les années 1990, les maisons de disques ont fait la chasse aux sites de partage de fichiers (peer to peer) comme Napster, qui permettait à quiconque de télécharger et
d’échanger des chansons gratuitement. Après la condamnation en justice de ce dernier, le piratage a continué de prospérer ?” à l’inverse des labels.Aux Etats-Unis, les ventes de CD ont chuté, passant de 700 millions de disques vendus en 2000 à 450 millions l’an passé, selon le cabinet Nielsen SoundScan.

Composer avec le déclin du CD

Les artistes ont tenté de compenser ce manque à gagner en multipliant les dates de concerts, en augmentant le prix des billets et en négociant l’utilisation de leur musique dans les films, les émissions de télévision ou la publicité. De
leur côté, les maisons de disques ont diversifié leur gamme de produits et mis sur le marché des disques vinyles ou des versions haut de gamme des CD. Malgré tout, compenser les milliards de dollars de pertes liées au déclin du CD n’est pas une
mince affaire.C’est bien pour doper les ventes que Columbia, filiale de Sony, a mis l’album de Bob Dylan en écoute gratuite sur
le site de la radio publique NPR.
Tell Tale Signs est alors monté au sixième rang du classement des 200 meilleures ventes d’albums aux
Etats-Unis, selon le magazine Billboard.De même, le label a autorisé l’écoute de l’album des Kings of Leon sur
le site Last.fm une semaine avant sa sortie. Le 11 octobre dernier, il pointait au cinquième rang du classement de Billboard.‘ Cette année, les labels commencent à oser plus de choses et à aller chercher les fans, au lieu d’essayer de les attirer là où ils voudraient les voir ‘, explique Christian Ward,
porte-parole du site Last.fm. Il évoque le chiffre de 400 000 clics d’internautes venus écouter Only by the Night, le dernier opus des quatre jeunes rockers du Tennessee.

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La rédaction, avec Reuters