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Les machines communiquent avec le GSM

Grâce à un modem GSM, les machines sont capables de remonter des informations sur leur état L’offre des opérateurs démarre lentement

La téléphonie mobile devrait atteindre un taux de pénétration de 150 à 200 % dans les prochaines années. L’explication ? Le GSM (Global System for Mobile communications) ” machine to machine ” ou la connexion des automates à des modems GSM (voire GPRS ou UMTS) pour remonter en temps réel informations et alarmes. Les applications sont multiples : des compteurs d’eau ou d’électricité relevés automatiquement ; un collecteur de verre qui signale qu’il est plein ; une chaudière qui prévient le service de maintenance lorsqu’une anomalie intervient, etc. . “Les entreprises qui, aujourd’hui, sautent le pas sont encore des pionniers, reconna”t Laurent Chesnais, PDG de Netsize, une société française spécialiste de l’envoi des messages courts par les mobiles, les fameux SMS (Short Message Service). Et, selon lui, ce sera une réalité en 2001 ou 2002. Mais pour cela, les opérateurs mobiles doivent s’intéresser au marché.

Une offre d’opérateur ce mois-ci

Si Bouygues Telecom Entreprises a été le premier, fin 1999, à déclarer qu’il allait proposer des offres de télémétrie et télémaintenance, c’est finalement France Télécom qui propose, à partir de juillet, une offre packagée. “Nous nous engageons sur les temps de délivrance du message. Le gestionnaire qui pourra tout gérer en direct disposera de statistiques spécifiques “, explique Yves Tyrode de France Télécom. Cependant, ces marchés ne sont pas une priorité pour les opérateurs GSM. Ceux-ci sont conscients que ces applications créeront du trafic sur leurs réseaux, mais il faut encore faire de gros efforts pour éduquer le marché. Et, aujourd’hui, ils préfèrent cibler le grand public. Des acteurs intermédiaires apparaissent pour soulager les entreprises des aspects techniques. Netsize, par exemple, s’est connecté aux centres SMS des trois opérateurs mobiles. Ses clients s’acquittent d’un abonnement mensuel de 1 500 F ht (299? ), avec un coût de mise en service de 3 500 F ht (534 ?), puis de 1,10 F ht au maximum par message, et Netsize se charge de l’accès aux réseaux, de la supervision des serveurs, de l’intégration dans le système d’information, etc.

Démontrer la rentabilité

Cependant, des applications spécifiques, comme la localisation d’une flotte de bus, qui nécessite que chaque véhicule envoie un message toutes les trente secondes, sont trop gourmandes pour le GSM. Les réseaux de radiocommunications professionnelles, comme celui de Dolphin, qui déploie un réseau à la norme Tetra, peuvent être une solution. Mais son réseau n’est pas encore ouvert commercialement et dans un premier temps, l’opérateur ne disposera pas de modems. Car les constructeurs de terminaux préfèrent investir dans le GPRS ou l’UMTS, plutôt que dans un marché de niche comme celui des modems radio.
Par ailleurs, “les entreprises qui veulent développer ce type de solutions doivent s’investir “, estime Isabelle Chapis de la société de conseil en télécoms Arcome. Car les applications n’existent pas, et l’utilisateur doit souvent faire ses propres développements. “Il serait sûrement nécessaire que les opérateurs participent d’une manière ou d’une autre, peut-être en finançant une partie des solutions. Il faut démontrer que ces solutions sont réalisables à des coûts attractifs, et éduquer les sociétés sur les gains de productivité qu’elles pourraient en retirer.”Car les entreprises doivent entamer une réflexion qui n’est pas réellement technique mais qui porte plutôt sur l’organisation et le management. Équiper une flotte de 3 000 automates demande un investissement. Il faut donc prouver la rentabilité de l’opération, c’est-à-dire avoir une vision claire des coûts et des gains d’une telle solution. “Mais il n’y a pas toujours la maturité suffisante dans les entreprises pour conna”tre la productivité réelle d’une flotte ou d’un automate”, conclut Isabelle Chapis.Ce marché a tout pour décoller : une technologie mature, des infrastructures qui couvrent tout le territoire, des terminaux banalisés, des gains de productivité évidents. Mais les plus belles technologies sont parfois freinées par des problèmes d’usage. Le GSM ” machine to machine ” touche à une question brûlante : l’emploi. Que feront, par exemple, les personnes qui relevaient les compteurs ? Des problèmes sociaux importants qui pourraient bien ralentir sérieusement son déploiement.

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CLAIRE CHEVRIER