Passer au contenu

Les machines commencent à communiquer entre elles

Le M2M est à la mode. Avec la baisse des coûts du sans fil (RFID, GSM…), les communications machine à machine se multiplient.

Le marché potentiel des télécommunications machine à machine (M2M) se compte en milliards de machines et en centaines de milliards d’objets pouvant devenir communicants (notamment grâce aux puces
RFID). Selon l’Idate, l’observatoire des télécommunications en Europe, le nombre de modules M2M représentait déjà 92 millions d’unités en 2004 (toutes
technologies réseaux confondues) et devrait atteindre 500 millions de modules d’ici 2010. Toujours d’après l’Idate, dès 2009, ces réseaux de communications entre machines impliqueront 100 milliards d’objets
communicants, principalement par l’intermédiaire de tags RFID.Déjà, des voitures, des ordinateurs portables, des distributeurs automatiques, des terminaux de paiement, des systèmes d’alarme, voire même des colliers pour chiens ou chats, sont ‘ abonnés ‘ à un réseau
mobile. Ainsi, en France, les trois opérateurs nationaux proposent des abonnements M2M à des tarifs d’environ 5 euros par mois par machine connectée.Mais, pour séduire les entreprises, les opérateurs vont plus loin. En effet, en 2004, Orange a lancé, en partenariat avec Wavecom et Alcatel, une solution Machine to Machine pour les professionnels européens
(initialement en France, en Belgique et au Royaume-Uni), basée sur la plate-forme de services M2M Connect. Au-delà de l’accès au réseau mobile, l’opérateur fournit un système incluant les modules et des briques logicielles permettant
de gérer des applications de télémétrie. Pour certains opérateurs comme Orange, les services M2M pourraient représenter en 2010 plus de 10 % de leurs revenus.Mais les principaux bénéficiaires du marché mondial du M2M, qui pèse déjà 20 milliards d’euros actuellement et devrait atteindre plus de 220 milliards en 2010 d’après l’Idate, sont les équipementiers et
les intégrateurs. Des fabricants comme Nokia, Wavecom ou eDevice proposent déjà des solutions clés en main (sous forme de circuits ou de modules) pour permettre à n’importe quelle machine d’envoyer ou de recevoir des informations (SMS,
e-mails, voire images ou séquences vidéo). En dehors de la technologie des réseaux cellulaires, très simple à mettre en ?”uvre, les intégrateurs disposent également de solutions RF (Bluetooth, Wi-Fi et même
WiMAX), de connexions filaires, voire de systèmes de communications par satellite, pour certaines applications demandant une couverture plus dispersée.‘ La technologie seule ne permettra pas à ce marché de décoller, relativise cependant Jacques Mathé, PDG de Kerlink, fournisseur de solutions M2M multiapplications en Europe.
Aujourd’hui, pour maîtriser une solution M2M, le client final doit se muer en gestionnaire d’un réseau privé et mettre en place toute une chaîne d’intervenants techniques en dehors de son c?”ur de
métier. ‘
Kerlink, qui espère devenir l’un des principaux opérateurs de systèmes complets M2M en Europe, propose ainsi de prendre en charge l’intégration et la gestion de ces réseaux, depuis
l’installation des boîtiers de communication jusqu’à l’interconnexion avec les systèmes d’information de l’entreprise. La société a notamment mis au point une solution de roaming multiréseau
permettant d’utiliser indépendamment différentes technologies de réseaux (réseaux cellulaires, Wi-Fi, Bluetooth, Wimax, Ethernet, etc.).

Des applications tous azimuts

Selon Orange, les utilisations du M2M peuvent être regroupées en trois catégories principales : l’alerte (incluant la sécurité et la détection de panne), la gestion de ressources (contrôle de stocks, suivi de véhicules,
etc.) et le télépaiement. Cependant, à plus long terme, tous les domaines d’activité devraient être concernés (on peut évoquer la télémédecine ou l’agriculture de précision par exemple).L’une des applications en plein essor actuellement est la gestion à distance des distributeurs automatiques. Ainsi, la société Lavazza intègre des modules eDevice dans ses distributeurs automatiques de café pour faciliter les
opérations de maintenance (l’appareil envoie par exemple des informations concernant l’état de ses stocks vers le gestionnaire de la machine). Dans le même ordre d’idées, les constructeurs automobiles envisagent de mettre en
place des services de diagnostic à distance pour prévenir le conducteur de l’apparition d’une panne et l’orienter vers un réparateur proche.Plus généralement, avec l’arrivée du protocole
IPv6, chaque machine va pouvoir bénéficier de sa propre adresse Internet, multipliant ainsi les fonctionnalités et les possibilités de personnalisation. Mieux, avec la démocratisation
des circuits RFID, le M2M ne concernera plus seulement les machines, mais aussi des objets beaucoup plus simples (réveils, montres, porte-clés, vêtements, etc.), qui seront capables de transmettre des informations simples, ou encore de se connecter
d’eux-mêmes à Internet pour y récupérer de l’information (par exemple pour des montres Bluetooth).

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Nicolas Kuhn