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Les jeux gratuits en ligne s’essaient au payant

KDP, la maison mère du site Koodpo, va bientôt s’introduire en bourse et entame son virage vers des jeux de réflexion payants.

Depuis l’éclatement de la bulle, le secteur des jeux gratuits en ligne s’est fortement concentré. Tant et si bien qu’il ne reste sur le marché hexagonal que trois acteurs majeurs : l’un d’eux, KDP, vient d’obtenir son billet pour
la Bourse. L’Autorité des marchés financiers vient d’autoriser son inscription sur le Marché libre où la société espère lever 3 millions d’euros environ. Près de 26 % du capital seront ainsi proposés au public à un prix moyen par action
compris entre 5,28 et 6 euros. L’éditeur du site
Koodpo.com sera ainsi valorisé 11 millions d’euros.‘ Cet argent va nous permettre d’exporter notre modèle en Grande-Bretagne. Nous souhaitons aussi consolider notre place en France. Accélérer notre croissance. Même si nous n’avons pas de cible précise en tête,
nous regardons toutes les opportunités d’acquisition ‘,
dévoile Eric Munz, PDG de KDP.Le candidat à l’introduction en Bourse doit se frotter à deux principaux concurrents qui ont fait leurs emplettes ces dernières années sur la Toile française.
Beweb, l’éditeur de Milkado, a mis la main sur
les actifs de Bananalotto en janvier 2003. Un mois plus tard, Directinet et
sa Lotree rachetaient Luckyvillage.

Le plaisir de faire fonctionner sa tête

De son côté, KDP joue la carte de la diversification en lançant son premier jeu payant. Tout en veillant à respecter le monopole de la Française des jeux sur ce terrain. Pour cela, le
Su-doku ne donnera droit à aucune récompense, contrairement aux loteries gratuites. ‘ Il s’agit de la première brique d’un nouvel univers basé sur la
réflexion ‘,
explique Eric Munz. Point de lot à gagner, mais la satisfaction de faire fonctionner ses méninges. Le Su-doku se présente sous forme de grille dans laquelle chaque nombre ne doit apparaître qu’une seule
fois.Beweb évolue également, en veillant là encore à ne pas concurrencer la Française des jeux. La société vient de lancer
Bananacash. Si la participation est gratuite, le joueur doit néanmoins se connecter à un service Audiotel payant pour obtenir un code lui permettant de participer. Dans ses conditions générales
d’utilisation, Beweb précise toutefois que les frais de connexion seront remboursés sur ‘ la base du tarif de consultation de 1,80 euro par appel ‘. A condition d’en faire la demande écrite dans
les quatre-vingt dix jours et de fournir toutes les pièces nécessaires : photocopie d’une pièce d’identité, justificatif de domicile, facture détaillée de l’opérateur.

Des sources de revenus identiques

Malgré ces tentatives de diversification, le modèle économique de base des loteries en ligne reste le même. Ces dernières tirent leurs revenus de la location de base de données. En s’inscrivant en ligne pour participer au tirage au
sort, l’utilisateur laisse ses coordonnées. Celles-ci peuvent, si l’internaute le permet, être utilisées au profit de partenaires ou pour l’envoi de newsletters. Ainsi, KDP compte 1,3 million de membres parmi lesquels 700 000 adresses
e-mails ont été collectées avec l’accord des inscrits. Su-doku fonctionne sur le même principe. Les joueurs peuvent recevoir les offres de prestataires s’ils le désirent.Outre la location de base de données, la publicité contribue à hauteur de 55 à 60 % à l’activité de la société. KDP vend ses espaces et joue le rôle de régie publicitaire externe pour grattage.com et Kingolotto.Quant à la pérennité des jeux gratuits en ligne, si La Française des jeux perdait son monopole, pour Eric Munz, elle ne fait aucun doute : ‘ Loteries gratuites et payantes ne sont pas antinomiques. Les jeux
de hasard gratuits ne s’arrêteront pas pour autant. Leur modèle économique est pérenne ‘.
Rentable depuis 2002, KDP ambitionne de réaliser un chiffre d’affaires annuel de 2,3 millions deuros.

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Hélène Puel