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Les jeunes de l’UMP en délicatesse avec le droit d’auteur

La vidéo des jeunes militants et des ministres du gouvernement Fillon chantant sur un titre de Luc Plamondon ne respectait pas les droits moraux de l’interprète.

Le PS a une nouvelle fois un train de retard, un TGV de retard ! » C’est ce que dit la légende de la vidéo montrant des ministres du gouvernement Fillon chanter en « lip-dub », sur la page officielle des Jeunes de l’UMP de Dailymotion.

Manque de chance, la vidéo pose problème au niveau du droit d’auteur et les socialistes, justement, n’ont pas laissé passer cette occasion. Le Groupe socialiste Radical Citoyen de l’Assemblée nationale a publié un communiqué dans lequel il explique que les jeunes militants UMP ont « tout bonnement violé la loi Hadopi en piratant la musique de Luc Plamondon ».

La vidéo utilise en effet la chanson, datant de 1976, Tous ceux qui veulent changer le monde du coauteur de Starmania et de Christian Saint-Roch. Or, après que BFM-TV l’a révélé, les jeunes UMP reconnaissent eux-mêmes, dans une dépêche de l’AFP, avoir choisi « par erreur » une version de 2008 interprétée par la jeune québécoise Marie Mai, une ancienne de la Star Academy version Québec.

Pas le premier cas

En fait, c’est même plus douteux. Les jeunes UMP ont bien obtenu, début octobre, l’accord de Luc Plamondon pour l’utilisation du titre. En revanche, ils ont essuyé un refus de la part de Marie Mai dont ils souhaitaient utiliser la version, mais sont passés outre. Résultat : ils ont été mis en demeure par l’avocat du producteur de l’artiste pour non-respect de ses droits moraux. Ce que les « Jeunes populaires » précisent dans un communiqué publié mardi 15 décembre et par lequel ils présentent « leurs excuses à Marie Mai et à sa maison de production Musicor ».

Les deux partis se sont entendus pour que les sommes versées en dédommagement aillent à « une association reconnue d’utilité publique ». Ce n’est pas la première fois que le parti de la majorité est un peu léger sur le droit d’auteur. L’UMP avait ainsi exploité illégalement un titre de MGMT en le rediffusant dans des vidéos sur Internet alors que le parti n’avait eu que le droit de l’utiliser dans un meeting.

Le parti avait dû payer 30 000 euros au groupe new-yorkais. Au mois d’octobre 2009, c’est l’Elysée qui faisait circuler en DVD des copies illégales d’un documentaire de France 5 consacré au président Nicolas Sarkozy. Et cette semaine, c’est le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, qui défraie la chronique avec un article de Slate.fr piraté…

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Arnaud Devillard