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Les internautes protestent contre la hausse des tarifs des enchères en ligne

eBay.fr annonce une augmentation sensible de ses ‘frais d’insertion’ pour la mi-février et provoque de vives réactions chez les habitués des enchères en ligne. Son concurrent, Aucland (du groupe QXL), avait révisé ses
tarifs en début d’année.

Il ne s’agit que de quelques centimes d’euros, mais la pilule a du mal à passer. Après avoir mis en place au printemps dernier des ‘ frais d’insertion ‘ pour tout objet mis aux enchères sur son site, eBay.fr
s’apprête à en augmenter très sensiblement le montant, dès la mi-février.En pratique, pour un article mis à prix entre 0 et 1,99 euro, les frais d’insertion passeront de 0,05 à 0,10 euro. Pour justifier cette hausse, eBay.fr avance de nécessaires investissements publicitaires, marketing et
technologiques destinés à accroître au final le nombre d’acheteurs potentiels.Une politique qui, selon eBay, a déjà porté ses fruits. Entre février 2002 (période où furent introduits les frais d’insertion) et novembre 2002, l’audience du site aurait ainsi bondi de 250 % (source Nielsen Netratings), pour
atteindre 1,6 million de visiteurs uniques.La commission prélevée sur le prix final et les frais d’option resteront inchangés. Mais, pour les utilisateurs, la douche est froide. Soucieux de sa communication externe, eBay.fr a ouvert sur son site
un forum pour recueillir les réactions suscitées par cette révision tarifaire. Et les langues se délient.

Les utilisateurs se sentent pris au piège

Car, s’ils servent avant tout à soigner la rentabilité financière d’un site, les frais d’insertion mettent à mal un principe non écrit, mais fondateur des enchères en ligne, qui permettait à tout un chacun de mettre en vente le plus
facilement du monde des objets de faible valeur.Or nombre d’utilisateurs se sentent aujourd’hui pris au piège d’un système qu’ils ne contrôlent plus. Certains se plaignent, par exemple, de l’omniprésence ‘ d’acheteurs véreux ‘,
‘ non sérieux ‘ ou ‘ d’enchérisseurs bidons (…) qui continuent de sévir ‘, obligeant les internautes à remettre leurs objets en vente et à
s’acquitter de ‘ frais d’insertion ‘ à répétition. Des pratiques douteuses qui nuisent à l’image de marque d’un site, tout en augmentant ses rentrées financières.Par ailleurs, les internautes, élevés dans le mythe de la gratuité, ont maintenant du mal à accepter ce qu’ils ne pourraient pourtant se permettre de refuser pour un support de communication plus traditionnel… Quoi qu’il en soit,
à l’image de sa maison mère, qui affiche une insolente santé financière, l’équipe de direction d’eBay.fr semble sereine. Elle a en effet choisi daffronter la tempête qui couve en répondant en direct, sur son site, mercredi 15 janvier, aux
questions des internautes. Affaire à suivre…

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Philippe Crouzillacq