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Les internautes français sont des gens méfiants, selon Ipsos

La première étude sur Internet en France, réalisée par Ipsos, révèle les craintes des Français quant à la confidentialité de leurs données personnelles sur le réseau. Nos concitoyens font plutôt confiance à un texte de loi pour en réglementer l’usage.

Internet, grand Satan ? Les internautes français préfèrent tenir le réseau mondial à distance dès qu’il s’agit de leur argent et de leurs opinions politiques. Selon une étude Ipsos, la première du genre, réalisée en mars dernier, 67 % d’entre eux refusent de communiquer le montant de leurs revenus ; 81 %, de donner leur numéro de carte bancaire ; et 83 %, d’indiquer la composition de leur portefeuille bancaire. Les sondés – à 75 % – confient également qu’ils ne sont pas prêts à y divulguer leurs opinions politiques.

Les cookies circulent dans l’indifférence

Pourtant, tout n’est pas perdu pour les experts en marketing et les promoteurs des sites d’e-commerce. Les internautes hexagonaux – 90 % – sont tout de même d’accord pour y laisser des données relativement impersonnelles (sexe ou âge, par exemple). On remarque aussi qu’ils sont près de 70 % à donner leur adresse électronique et 62 %, leurs coordonnées postales ; ce qui permet de constituer – avec leur accord – des fichiers de marketing direct à plus faible coût. Par ailleurs, les Français sont friands de questionnaires en ligne. En effet, ils se déclarent prêts, à 72 %, à en remplir pour accéder à une partie d’un site, et 65 % donneraient leur accord pour répondre à un questionnaire, sans aucune contrepartie.
Cette enquête, qui a porté sur 55 % de professionnels, avait également pour but de déterminer le niveau de connaissance de l’internaute français en matière d’échanges de données personnelles entre son ordinateur et Internet. Il apparaît que 81 % d’entre eux savent que leur ordinateur communique automatiquement des données aux sites qu’ils visitent… même s’ils en connaissent mal la nature. Bien que tous ne soient pas au fait de ce qu’est un cookie, 62 % des sondés citent spontanément une des informations communiquées par l’ordinateur (sites visités auparavant ou localisation géographique de l’internaute, par exemple). Mais, lorsqu’on leur en demande deux ou plus, les pourcentages chutent. Seulement 19 % des personnes interrogées sont conscientes qu’elles communiquent l’identité de leur ISP (simplement par leur adresse IP alphanumérique).

Pour les Français, l’Etat doit légiférer

La perception globale qu’ont les internautes de l’utilisation qui est faite de leurs données personnelles sur Internet et des moyens d’en sécuriser l’accès donne l’impression qu’ils sont laissés sans guide. Effectivement, ils sont 60 % à estimer n’être pas suffisamment informés par les sites sur leurs règles de conduite en matière d’exploitation de données personnelles, et 50 % à ne pas leur faire confiance, d’emblée, en ce qui concerne le respect de la confidentialité des données transmises. L’internaute français se démarque aussi de son homologue américain par le fait qu’il compte davantage sur l’Etat pour réglementer les échanges de données personnelles sur le réseau, alors que 60 % des internautes américains se reposent plutôt sur les acteurs d’Internet. Sans doute les Américains ont-ils compris que le temps nécessaire pour légiférer et mettre une loi en application (plusieurs années en général) n’est pas adapté à Internet et à sa vitesse d’évolution exponentielle – aussi bien au niveau quantitatif qu’au niveau technologique -, et qu’Internet repousse chaque fois plus loin les limites juridico-informatiques.

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Sadek Baïti