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Les infrastructures à clés publiques tardent à se développer

Les infrastructures à clés publiques (PKI) ont fait l’objet, ces dernières années, d’un énorme engouement de la part des communautés intéressées de près ou de loin…

Les infrastructures à clés publiques (PKI) ont fait l’objet, ces dernières années, d’un énorme engouement de la part des communautés intéressées de près ou de loin par la sécurité des échanges sur internet. Depuis deux ou trois ans, différentes études prédisent des taux de croissance exceptionnels pour ce secteur. Les technologies PKI sont, en effet, portées par le développement de l’e-commerce et la prolifération des réseaux dans l’entreprise.Le manque de sécurité des transactions sur internet constitue un frein au développement de l’e-commerce. Même dans un contexte de réduction des budgets IT, certains estiment que les entreprises n’oseront pas économiser sur leur sécurité. De plus, de l’avis de tous les experts, la technologie PKI est bien la solution ?” et c’est l’une des seules ?” permettant de résoudre les problèmes de sécurisation des échanges. Elle assure, en effet, à la fois l’authentification, la confidentialité, l’intégrité et la non-répudiation des transactions. Ce qui constitue la base de la conduite sécurisée des affaires. Elle est, de plus, “scalable”. Avec de tels atouts, nous devrions déjà tous signer nos e-mails et divulguer sans crainte notre numéro de Carte Bleue sur internet. Mais force est de constater que nous sommes loin d’une telle situation. L’usage des PKI ne s’est pas répandu aussi rapidement que prévu. Les acteurs dominants du secteur ont d’ail- leurs tous cherché à diversifier leurs activités pour sortir du cadre strict de la PKI.Comment donc expliquer ce retard dans le développement du marché ? Tout d’abord, les entreprises ont pris conscience de la lourdeur du déploiement des applications PKI. Non seulement ces déploiements se heurtent à des problèmes techniques ?” liés, par exemple, à l’intégration des architectures IT existantes ?”, mais ils nécessitent aussi une réflexion profonde sur la politique de sécurité de l’entreprise. Cette réflexion peut passer par une redéfinition des procédures de l’entreprise et des changements dans les habitudes des utilisateurs.Par ailleurs, pour les entreprises comme pour les particuliers, il est très dur d’évaluer un retour sur un investissement PKI. Rappelons que les taux de fraude sur internet, bien qu’en nette progression, restent encore faibles. Ainsi, en France, l’assureur Fianet a recensé, en seize mois d’exercice, 491 cas de fraude sur 3 millions de transactions. Même si toutes les fraudes ne sont pas déclarées, nous sommes loin d’un scénario catastrophe. Dans ce contexte, et bien que considérant la sécurité comme un point majeur dans la conduite des affaires sur le net, combien sommes-nous réellement prêts à payer pour acquérir cette sécurité ? Aujourd’hui, la réponse n’est pas très claire.Au-delà des effets de mode, il est indéniable que les besoins en sécurité vont s’accroître, portés par le développement des transactions électroniques. Et dans de nombreux pays, des modifications législatives majeures ?” l’assouplissement des conditions relatives à lexportation des logiciels cryptographiques ou la reconnaissance légale de la signature électronique, par exemple ?”, et tous les ingrédients semblent réunis pour une croissance plus modeste mais réelle du secteur.

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Renaud Poulard