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Les incubateurs malmenés par la chute des valeurs Internet

Symboles florissants de la folie pour les valeurs Internet, les incubateurs de jeunes pousses pourraient faner rapidement à mesure que retombe l’enthousiasme sur lequel ont surfé les sociétés en .com.

Les fonds d’investissement européens s’efforcent aujourd’hui d’assurer leur propre croissance, limitant leurs mannes à un nombre plus réduit de start-up capables de faire la preuve de leur pérennité, estiment les spécialistes du secteur.L’an passé, l’Europe a vu le nombre d’incubateurs se multiplier, chacun cherchant à se tailler une part du gâteau, offrant équipements et locaux en échange de quelques titres et d’une idée géniale. Surfant sur l’engouement qui s’est emparé du Web, beaucoup se sont laissés tenter par l’aventure boursière et se trouvent aujourd’hui confrontés aux mêmes difficultés que leur protégés.” Entre octobre et mars de cette année, la frénésie n’a cessé de croître […]. Depuis, le marché des incubateurs est devenu très calme, parce que beaucoup d’entre eux ont investi dans le commerce électronique et que ces modèles économiques connaissent des heures difficiles “, explique Michael Jackson, consultant auprès de Elderstreet Investments et directeur de la société britannique Sage, spécialisée dans le domaine des progiciels. ” Les fonds d’investissement sont de plus en plus nombreux sur le secteur des nouvelles technologies, alors que le modèle économique des incubateurs se révèle […] décevant “, a-t-il ajouté au cours de l’European IT Forum qui se tenait à Monte-Carlo.

Equipe et planning : deux concepts primordiaux

Depuis le mini-crack d’avril, provoqué par la surévaluation d’entreprises dont les biens étaient virtuels et les profits réduits, voire inexistants, les chefs d’entreprises cherchent à nouveau à définir ce qui fait la qualité d’une start-up. Les mots en vogue : équipe et planning. “Les incubateurs qui ont été introduits en Bourse peuvent subir de graves revers si la valeur de l’entreprise qu’ils soutiennent se déprécie”, explique Roel Pieper, membre d’Insight Capital Partners Europe.“Comment peuvent-ils attirer de nouvelles entreprises s’ils semblent plus préoccupés par le prix de leur propres actions ?”L’idée selon laquelle les génies de l’informatique doivent avoir les mains libres dans leur recherche de l’idée a fait long feu. “Il était d’usage de considérer que les idées étaient le premier vecteur de différenciation, mais les idées sont la matière première, au même titre que l’argent. Ce qui ne l’est pas, c’est la capacité à comprendre les délais, à embaucher les personnes adéquates et à construire les bonnes équipes”, ajoute Pieper. Selon les fonds d’investissement eux-mêmes, la chute des entreprises Internet est loin d’être terminée.Avec un potentiel de clients plus réduit et une masse de capitaux moins importante qu’aux Etats-Unis, le secteur européen des nouvelles technologies court le risque d’une paralysie. “ C’est une question de la plus haute importance et je suis personnellement très préoccupé, poursuit Pieper. La folie Internet est démesurée en Europe parce que le marché ne s’avère pas encore suffisament mûr et le risque potentiel inquiétant. Les investisseurs devraient donc se concentrer sur la recherche de sociétés susceptibles de survivre et d’agir rapidement. Un nouveau Boo.com risquerait d’avoir de graves conséquences sur le secteur européen.”

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D. G. (avec Reuters)