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Les incubateurs en quête d’un nouveau modèle économique

Le ” marché de l’incubation ” est en proie au doute. Selon une étude réalisée par Up and Up, filiale de KPMG et de la Caisse des dépôts-développement, les incubateurs redéveloppent leur modèle pour faire face aux turbulences de la Net-économie.

Si elle n’avait pas pour principal objectif de mettre en valeur ” l’originalité ” des activités d’Up and Up, à la lumière des échecs (très relatifs) de ses concurrents, l’étude réalisée par la filiale de KPMG serait un document de référence sur l’état de santé et les perspectives offertes aux incubateurs de jeunes pousses.Le rapport ne fait pas l’impasse sur quelques lieux communs de premier choix où l’on apprend par exemple que ” les échecs de start-up sont dus à des erreurs de choix stratégiques et/ou à des erreurs de gestion “.Cependant, il a le mérite de proposer un panorama et un historique de l’incubation de start-up en France, en Europe (soulignant les retards et les disparités de l’Ancien Continent), et dans le monde (Etats-Unis et Israël).Selon ses auteurs, l’engouement que l’on constate depuis quelques années en faveur des nouvelles technologies, a véritablement “désinhibé les porteurs de projets” et contribué à faire de la création d’entreprise “une tendance de fond”.Parallèlement, en France, l’offre de service d’accompagnement et de financement serait fortement éclatée et inadaptée aux ” vraies attentes ” des créateurs d’entreprises. Elle est aujourd’hui savamment répartie entre les cabinets de conseil, les sociétés de capital-risque, les pouvoirs publics et les incubateurs… Et pour ces derniers ( Republic Alley, Kangaroo Village, StartUp Avenue ou Tokamac), la situation serait préoccupante.

Vers un certain pragmatisme

Toujours selon l’étude, il semble que l’ère de la “pépinière d’entreprise”, qui consistait à héberger physiquement les jeunes sociétés en leur fournissant au passage quelques services généraux basiques, ait vécu. La valeur ajoutée, qu’elle soit “humaine”, “relationnelle”ou “technique”, aurait désormais le vent en poupe.La tempête boursière est passée par là, et les incubateurs, qui misaient souvent sur une sortie rapide de start-up dont ils détenaient souvent une part importante du capital, sont aujourd’hui parmi les plus touchés.En conséquence les objectifs sont revus à la baisse, et l’heure est à la redéfinition du modèle économique. Si certains continuent de lever des fonds (Republic Alley), le développement à l’international n’est plus d’actualité.Le pragmatisme est de rigueur, certains incubateurs se tournent vers le conseil aux grands groupes sur des problématiques aussi spécifiques que les modes de valorisation on line, d’actifs off line (StartUp Avenue), d’autres à l’image de Republic Alley seraient sur le point de succomber aux sirènes… de l’ancienne économie.

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Philippe Crouzillacq