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Les images ” libres de droits ” font leur chemin en ligne

4 start-up qui comptent dans l’iconographie libre de droits : Librededroits.com (Fr), Iconotec.com (Fr), Author’s image (Fr), Docfoto (Fr)

Avec la numérisation des illustrations pour les secteurs de l’information et de la communication, un nouveau concept de diffusion s’est développé : la vente “libre de droits”. À l’inverse du “droit négocié” ou de “l’exclusivité”, ce type de transaction permet aux acquéreurs d’utiliser l’image comme bon leur semble (ou presque), après acquittement d’une somme forfaitaire auprès de ses propriétaires (entre 160 et 800 euros, soit 1000 à 5 250 francs, pour une à dix images).Ces images libres de droits offrent une gestion très simplifiée, la possibilité de retravailler le fichier numérique, et surtout des prix attractifs. Favorisé par l’apparition du CD-Rom au début des années 90, ce marché est aujourd’hui plus accessible encore, grâce au net : les clients peuvent rechercher leurs documents sur les sites fournisseurs, les évaluer sur écran, les payer et les télécharger en quelques clics de souris.Outre-Atlantique, deux géants ont rapidement compris l’opportunité de la numérisation, puis de la mise en ligne : le fonds d’images Corbis, racheté par Bill Gates, et Getty Images, du fondateur éponyme. Rassemblant certains des plus importants fonds historiques et artistiques (collection Bettmann, National Gallery de Londres, Yann Arthus Bertrand…) ou issus d’agences de photos (Sygma, TempSport, Stokmarket, The Image Bank, Visual Communication…), les deux Américains ont entamé un travail de numérisation titanesque sur leurs fonds ?” plus de 65 millions de clichés chacun.En novembre, Corbis a indiqué qu’il comptait se séparer des photographes de l’agence Sygma pour se concentrer sur la distribution. En Europe, Hachette Filipacchi Médias (HFM) s’est lancé dans la bataille avec ses fonds d’agences (Gamma, Rapho, Keystone et Katz). Moins importants, les autres acteurs doivent digérer les mutations techniques (numérisation), le modèle de distribution en ligne et imposer leur marque.

Une place au soleil

Cependant, ces petits intervenants ont des opportunités de marchés face à la demande des agences de communication, des grandes entreprises, de l’édition, de la presse ou des collectivités locales, clientèle potentielle qui cherche souvent une alternative aux images made in USA. Toutefois, les petits distributeurs doivent faire la preuve de la qualité et de la diversité de leur fonds via leur accès en ligne.De nouveaux acteurs ont misé d’emblée sur ce seul modèle. Certains panachent les modes de vente (droits négociés et libre de droits) sur le même site. D’autres, enfin, prennent un “faux nez”, à l’instar de Pixland.com, sous-marque de Stock Image qui continue sa diffusion traditionnelle. En France, Librededroits.com et Font Shop comptent parmi les acteurs désormais bien implantés. Initialement spécialisé dans les polices de caractères et les illustrations graphiques, Font Shop diffuse désormais des fonds photographiques. Avec le britannique Digital Vision, il est le seul à proposer une large gamme tournée vers l’infographie au sens large : illustrations et photos.Car pour les producteurs, l’enjeu est de développer des collections d’un volume suffisamment important pour offir aux clients un minimum d’originalité et un rapide retour sur investissement. Les distributeurs d’illustrations libres de droits misent sur des lignes éditoriales précises, comme le regard européen sur l’étranger. Enfin, les agences du libre de droits doivent persuader leurs contributeurs, photographes ou graphistes illustrateurs, de leur intérêt financier et artistique. Et si l’économie du libre de droits semble déjà fidéliser des photographes, les illustrateurs sont encore réservés à l’idée que l’on puisse modifier leurs créations.

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Simone Wapler