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Les gestionnaires reprennent la main chez les éditeurs

Les fondateurs d’Ariba et d’i2 laissent à des spécialistes le soin de redresser leurs entreprises.

Coup sur coup, Sanjiv Sidhu et Keith Krach, PDG et fondateurs respectifs d’i2 et d’Ariba, ont décidé de prendre du recul suite aux difficultés rencontrées par leurs sociétés. L’un et l’autre ne conserveront que la présidence du conseil d’administration et certainement un rôle dans l’élaboration de la vision stratégique de l’entreprise. Chez i2 comme chez Ariba, on a privilégié la solution interne pour leur remplacement. Greg Brady, le nouveau PDG d’i2, était jusqu’à présent président, et Larry Mueller, désormais PDG d’Ariba, était directeur des opérations. Ces choix ne sont pas innocents. Tous deux hommes d’action et gestionnaires chevronnés, ils ne sont pas des informaticiens, mais des industriels de l’informatique. Greg Brady, passé par Oracle et J. D. Edwards secondait Sanjiv Sidhu depuis 1994 ; Larry Mueller est, lui, un ancien d’IBM et de J. D. Edwards. Dans une perspective d’un gain rapide de parts de marché, le discours visionnaire, les promesses et l’agressivité commerciale l’avaient largement emporté sur la réalisation dans ces deux sociétés depuis deux ans. Ariba a été puni financièrement en annonçant au premier trimestre 2001 des résultats inférieurs de moitié à ses premières estimations, alors qu’i2 était confronté au mécontentement de Nike, l’un de ses clients les plus prestigieux.

PeopleSoft et Manugistics, des exemples de bon augure

Après une année 2000 agitée et exceptionnelle, il était temps de faire une cure de sagesse et d’efficacité. Ces prises de pouvoir des gestionnaires rappellent l’arrivée il y a deux ans de Craig Conway à la tête de PeopleSoft et de Greg Owens chez Manugistics. Ces deux éditeurs font aujourd’hui partie des rares à pouvoir se targuer de respecter leurs objectifs financiers. Ces exemples pourraient être de bon augure pour Ariba et i2, dont l’alliance semble d’ailleurs expirer définitivement avec ces nominations. Beaucoup disaient, en effet, qu’elle tenait essentiellement par lamitié entre les deux anciens présidents- directeurs généraux.

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Jean-Baptiste Dupin