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Les gendarmes lancent leur premier appel à témoins sur Internet

Dans le cadre d’une enquête concernant le meurtre d’un enfant en 2004, la gendarmerie nationale met en ligne un site pour recueillir de nouveaux témoignages.

Ce mardi 22 avril 2008 fera peut-être date dans l’histoire judiciaire française. Aujourd’hui la gendarmerie nationale met en ligne un site consacré à une affaire criminelle, afin de recueillir de nouveaux témoignages ou
indices. Une première en France alors que cette pratique a déjà cours à l’étranger, en Allemagne par exemple. L’opération a reçu l’aval du juge d’instruction chargé de l’enquête, et le ministère de la Justice finance l’opération.Les faits remontent à quatre ans, quasiment jour pour jour. Dans la nuit du 6 au 7 avril 2004, alors qu’il séjourne en classe de mer dans la commune de Saint-Brévin-les-Pins, en Loire-Atlantique, le jeune Jonathan Coulom,
onze ans, disparaît du centre d’hébergement. Six semaines plus tard, son corps inanimé est retrouvé à une trentaine de kilomètres du lieu de l’enlèvement, à Guérande, dans la mare d’une propriété.Si, depuis 2004, les gendarmes ont travaillé à résoudre cette affaire complexe, en créant notamment une équipe permanente de 15 enquêteurs (la cellule Jonathan, à Saint-Nazaire), ils estiment nécessaire aujourd’hui de recourir à un
site afin d’obtenir des éléments nouveaux,
www.dossierjonathan.fr.

Un test pour la justice

‘ Le temps passe. Quatre ans, c’est long. Nous nous sommes dit qu’il fallait lancer cet appel à témoins pour aider les gens à se souvenir de cette affaire. Peut-être que des éléments que nous mettons en ligne
réveilleront la mémoire de certaines personnes qui se trouvaient dans la région au moment des faits,
indique le capitaine Nicolas Martrenchard, du Sirpa (1) Gendarmerie. L’avantage d’un site comme celui-là est qu’il est
accessible en permanence, à n’importe quelle heure. ‘
Et d’insister : ‘ Ce n’est pas une opération de communication. ‘Le site, conçu en accord avec la famille de la victime, vise à resituer l’affaire dans son contexte, à l’aide de cartes et de photos montrant le lieu de l’enlèvement et celui de la découverte du corps. Il retrace aussi l’emploi du temps
des enfants pendant plusieurs jours avant la disparition de Jonathan et fournit quelques indices matériels ainsi que des explications sur les techniques utilisées pour cette enquête. Le contenu reste toutefois limité par la nécessité de respecter le
secret de l’instruction.Les internautes qui se souviendraient de quelque chose, même d’anodin, sont invités à écrire par e-mail aux enquêteurs de la cellule. Ces derniers examineront alors les courriels reçus et contacteront leurs auteurs.
‘ Nous savons que nous ne sommes pas à l’abri de mauvais plaisantins. Espérons que la gravité de l’affaire les dissuadera. ‘Il a fallu quatre mois à la gendarmerie pour mettre au point ce site Internet. L’initiative, qui a valeur de test, pourrait être renouvelée pour d’autres affaires. ‘ Mais tous les dossiers ne s’y prêtent pas
forcément ‘,
tempère le capitaine Martrenchard.


(1) Service d’informations et de relations publiques des armées.A lire aussi :
Cybercriminalité : le gouvernement passe à l’action

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Guillaume Deleurence