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Les futures consoles inquiètent les développeurs de jeux vidéo

Les petits studios craignent une explosion de leurs coûts de développement engendrée par la prochaine génération de consoles de Sony, Microsoft et Nintendo.

Elles ne seront pas là pour Noël 2004. Elles apparaîtront peut-être à Noël 2005. Elles seront présentes en force à Noël 2006. Mais déjà les consoles de jeu ‘ nouvelle génération ‘, X-Box 2 et autres Playstation
3, agitent une industrie du jeu vidéo qui tente de prendre son élan pour effectuer ce saut technologique.Depuis lundi et jusqu’à mercredi 8 décembre, se déroule sous l’égide de l’association Lyon Game la Game Connection, la principale convention d’affaires de ce secteur en France. Pour les 86 studios de développement et les
73 acheteurs (financiers, éditeurs comme Atari, Ubisoft…) présents, pas question de jouer, mais de vendre, en l’occurrence, des jeux qui apparaîtront en boîte dans les 12 à 18 prochains mois.Les déclarations alarmistes sur l’écroulement du jeu vidéo français ne sont pas ici de mise. ‘ Il est possible de gagner de l’argent en étant le cinquantième ou le centième sur le marché, juge Philippe
Renaudin, président de Lyon Game et PDG d’Indie Games Productions, une structure jouant les intermédiaires entre éditeurs et studios. Il faut sortir du schéma classique de l’économie mondiale, à la ” je mets 15 millions
d’euros et je dois vendre x millions de copies “. ‘
Aujourd’hui, 50 % des ventes de jeux vidéo sont réalisées par plus de 100 titres, laissant de la place à d’autres.

Des jeux plus compliqués à développer

Mais l’arrivée des nouvelles consoles (In-Stat parle de fin 2005 pour la X-Box 2, de Microsoft) pourrait changer la donne. Christophe Reyes est le directeur général France de Criterion, une société britannique récemment rachetée par
Electronic Arts dont le logiciel de développement multiplate-forme (Sony, Microsoft, Nintendo…) serait utilisé pour créer 25 % des jeux.Lui parle de coûts multipliés par cinq : ‘ Les architectures ” nouvelle génération ” des consoles mettent l’accent sur le multiparallélisme des instructions, compliquant d’autant la
programmation. Avec l’augmentation de la puissance des plates-formes, les bons jeux devront aussi obligatoirement disposer d’une intelligence artificielle digne de ce nom, de modélisation physique, par exemple celles des cheveux ou des liquides,
aussi réalistes que possible. Ce qui demandera aussi d’autres compétences. ‘
Ce qui demande non seulement des moyens, mais aussi de l’organisation. Le principal écueil pour les petits studios. ‘ Manager 50 à 70 personnes, peu en ont les compétences. Sur les 80 sociétés présentes
à Lyon Game, je n’en vois pas plus de deux ou trois obtenir un contrat de développement pour un jeu ” nouvelle génération ” dans les deux années à venir. ‘
Dans le même temps, les gros éditeurs ne comptent pas attendre. ‘ Nous serons multiplates-formes. Avec la volonté immédiate de prendre aussi vite que possible des parts de marché ‘,
explique Philippe Sauze, le directeur France d’Electronic Arts.Le numéro un du secteur tente aussi de se positionner sur le nouveau marché du moment. Il vient en effet de créer EA Mobile, un logo pour produits destinés aux consoles et autres téléphones portables. Dans le jeu vidéo, le nouvel
eldorado est mobile.A Lyon Game, la principale curiosité était développée par Dream On. Ce petit studio local présentait un projet du nom de SXR, une course spatiale pour la Nintendo DS où il faut frotter sur l’écran tactile de la console portable pour
démarrer son vaisseau, appuyer du doigt au bon endroit pour réparer une turbine défectueuse… La nouvelle génération des jeux.

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Ludovic Nachury