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Les frontières entre l’optique et l’électronique restent ouvertes

Principal concurrent de Cisco, Juniper Networks, spécialisé dans les routeurs IP pour réseaux d’opérateur, continue sur sa lancée. Pradeep Sindhu, cofondateur de la firme, reste optimiste quant au maintien du leadership technologique de la société.

01Réseaux : Juniper pourra-t-il suivre le rythme effréné requis par les besoins de transport sur Internet ? Pradeep Sindhu : Nous sommes en mesure de développer des produits qui continueront de suivre l’évolution des besoins de transport sur Internet, sachant que les volumes de données se multiplient de deux à quatre tous les dix-huit mois. Nous réaliserons ces évolutions grâce à des améliorations portant à la fois sur l’architecture de nos produits et sur des technologies fondamentales. 01R. : Votre gamme peut-elle se diversifier pour fournir des solutions complètes aux opérateurs ? P.D. : Il y a des frontières naturelles dans l’industrie des réseaux. Le manque de spécialisation est très dangereux quand la technologie change rapidement. Notre c?”ur de compétences consiste à comprendre le principe du routage à base de règles prédéfinies, où qu’il s’applique. Nous maintiendrons donc une compétence très forte dans ce domaine. Ce postulat posé, il faut souligner que les frontières naturelles entre l’électronique et l’optique ne sont pas figées. La seule chose dont nous soyons sûrs est qu’il y aura toujours deux niveaux dans un réseau : la liaison de données et la transmission optique. La manière exacte dont ces deux niveaux interagiront est encore inconnue. C’est pourquoi Juniper participe activement à un groupe de standardisation au sein de l’IETF, baptisé MP Lambda Switching, qui travaille sur cette question. 01R. : Quel type de société auriez-vous intérêt à acquérir pour poursuivre votre développement ? P.D. : Nous n’avons pas pour habitude de dévoiler publiquement nos projets d’avenir… Notre conseil de direction regarde de très près une technologie, mais je ne peux vous révéler laquelle. Juniper est toujours resté très prudent quant aux choix des talents qu’elle recrutait. Contrairement à d’autres compagnies, nous n’optons pas pour une politique de rachat systématique. 01R. : L’heure n’est donc pas au rachat ? P.D. : Je n’ai pas dit cela ! Nous analysons dans le détail les technologies qui sont pertinentes pour notre c?”ur de compétences ou qui sont situées à sa périphérie. Nous avons déjà acquis deux sociétés de petite taille. Nous effectuerons d’autres rachats dans le futur, mais nous agirons prudemment. 01R : Comment vos routeurs se situent-ils par rapport aux routeurs Terabit de haut de gamme ? P.D. Aujourd’hui, le routeur Terabit n’existe que sur le papier ou bien sur les présentations marketing. Juniper n’est jamais entré dans ce jeu qui consiste à parler de machines futures… qu’on ne voit jamais arriver. 01R. : Après les interfaces optiques OC-192 à 10 Gbit/s, quelle est la prochaine étape ? P.D. : En toute logique, elle sera constituée par les interfaces OC-768, d’un débit quatre fois supérieur. Plusieurs défis restent toutefois à relever pour y parvenir, tant sur le plan de l’électronique que sur celui de l’optique. Les problèmes technologiques posés par le passage d’interfaces OC-192 à OC-768 sont complexes. Je pense que l’industrie dans son ensemble aura probablement résolu tous ces problèmes d’ici à deux ans. Je veux dire que les premières interfaces OC-768 ne seront pas disponibles en production avant ce délai, à moins que des évolutions inattendues interviennent plus vite que prévu. C’est toujours possible…

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Propos recueillis par Frédéric Bergé