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Les Français adoptent la culture d’écrans

Une enquête du ministère de la Culture confirme à quel point la large diffusion d’Internet dans les foyers français a bouleversé les pratiques culturelles. Mais ça…

Une enquête du ministère de la Culture confirme à quel point la large diffusion d’Internet dans les foyers français a bouleversé les pratiques culturelles. Mais ça dépend pour qui. “ Les jeunes et les milieux favorisés sont les principaux utilisateurs de l’Internet et des nouveaux écrans, à la différence de la télévision dont la consommation a toujours été plutôt le fait des personnes âgées et peu diplômées ”, souligne Olivier Donnat, auteur de l’étude*.

Les plus jeunes sont les plus connectés

Ainsi, 57 % des 15-34 ans se connectent tous les jours, ou presque, contre 27 % des 55-64 ans. La préférence de l’écran de PC à la lucarne varie aussi selon le sexe : les hommes consacrent en moyenne 2 heures de moins que les femmes chaque semaine à la télévision, mais 4 heures de plus devant les nouveaux écrans. Nul doute que la pratique assidue des jeux vidéo y est pour quelque chose. Au-delà de ces différences, la culture d’écrans tend à se généraliser. Pour preuve, les Français passent en moyenne 31 heures par semaine devant un écran : 21 heures devant la télévision, 7 heures à l’ordinateur, 3 heures pour le visionnage de DVD et 1 heure pour les jeux vidéo sur console. Est-ce à dire que la plupart restent confinés à la maison ? Pas du tout. Plus la fréquence de connexions est élevée, plus la probabilité d’être allé au cours d’une année au cinéma, ou au musée ou d’avoir lu de nombreux livres est importante.En revanche, l’écoute de la radio a baissé et le temps passé devant la télé marque le pas. La révolution numérique a développé de nouvelles formes d’expression (blog, réalisation de vidéos…). Et bien sûr, le déclin de la lecture observée au XXe siècle se poursuit. Pourtant, on lit sur Internet. Les moins de 25 ans manient même plusieurs canaux d’information (Internet, téléphone…).Mais, selon une autre étude menée auprès d’étudiants à l’université de Stanford, la gestion simultanée de médias différents affecte notre capacité à nous concentrer et à ne pas nous laisser distraire. Autrement dit, Internet pourrait appauvrir notre capacité à réfléchir profondément. Restons vigilants !*“ Les Pratiques culturelles des Français à l’ère numérique ”, enquête 2008, d’Olivier Donnat, éd. La Découverte / ministère de la Culture, 284 p., 20 euros.

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Valérie Quélier