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Les fonds de capital-risque face à la question de confiance

Après Softbank Ventures Europe, l’américain Carlyle envisage à sont tour de rétrocéder une partie de son fonds de 732 millions d’euros bouclé en avril 2000. Ces fonds, levés en pleine euphorie boursière, sont jugés inadaptés alors que les valorisations des technologiques ont atteint leur plus bas en septembre.

La contraction du fonds d’investissement Carlyle Ventures Partners Europe n’est jusqu’à présent qu’une hypothèse, affirme Jacques Garaïalde, directeur général du fonds Carlyle Ventures Partners Europe. Au début de l’année 2002, nous ferons le point avec les investisseurs pour savoir s’il est utile de réduire de 10 à 15% des 732 millions d’euros collectés en avril 2000“.Cette décision, si elle venait à se confirmer illustrerait l’impasse stratégique dans laquelle se trouve certaines sociétés de gestion de fonds de capital-risque. En pleine euphorie boursière, ces établissements, notamment des nouveaux venus en Europe tels que l’américain Carlyle ou le nippon Softbank, avaient levé des fonds avoisinant les un milliard d’euros.

La double sanction infligée aux gros fonds

Des sommes que les gérants de sociétés de gestion de capital-risque, estiment a posteriori surdimensionnés par rapport aux besoins réels des entrepreneurs du secteur technologique.”Les paramètres, qui s’imposaient aux fonds de capital-risque ont été violés en 2000“, juge Bernard Maître, partner à Galileo. “Les sommes qui ont été levées étaient trop importantes pour le marché européen. Mais, comme l’ont reconnu les spécialistes du capital-risque outre-Atlantique, ce constat était aussi valable pour le marché américain“.Ensuite, une concurrence s’est installée en 2000 entre les différents fonds, renforçant de fait le phénomène de bulle spéculative autour des sociétés Internet. En effet, les fonds disposaient de mannes financières très, voire trop, importantes. Conséquence : les entrepreneurs étaient en position de force pour lever des fonds, parfois en quantité plus que nécessaire. “Un certain nombre de dossiers ne se sont pas faits en raison de la concurrence sur les prix“, reconnaît Jean-Bernard Schmidt, président de Sofinnova.

Baisse de 46% des montants investis au premier semestre

En Europe, l’effondrement des cours des sociétés technologiques et le ralentissement généralisé de la croissance ont depuis amplifié le phénomène de baisse des montants investis dans les entreprises de nouvelles technologies.Selon Chausson Finance, 360 millions d’euros ont été distribués aux entreprises françaises et européennes de ce secteur au premier semestre. Cette somme est en repli de 24% par rapport au second semestre 2000, et de 46% par rapport au six premiers mois de l’année 2000 – semestre de tous les record pour les investissements consenties aux sociétés de nouvelles technologies.Cependant, la situation est à nuancer. Aux Etats-Unis, les montants investis se sont effondrés pour leur part de 73% au premier semestre 2001 par rapport au second semestre 2000, et de 81,5% par rapport aux six premiers mois de l’année 2000.En France, les gérants de fonds de capital-risque estiment que l’évolution ne sera pas aussi négative qu’outre-Atlantique. “Nos investissements s’élèveront entre 55 et 60 millions d’euros sur l’ensemble de l’année 2001, déclare Jean-Bernard Schmidt. Cette enveloppe devrait être identique en 2002, grâce notamment aux sciences de la vie qui draine désormais environ 60% des sommes investies“.

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Gérald Bouchez