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Les FAI épinglés pour leurs publicités sur le haut-débit

Le BVP suggère aux FAI de communiquer sur le débit réel (IP) de leurs offres d’accès à Internet et non plus sur le débit théorique (ATM).

Pour le BVP (Association des professionnels pour une publicité responsable), les publicités des fournisseurs d’accès à Internet, si elles ne manquent pas de débit, pêchent par un manque certain de transparence. Dans un communiqué en
date du 10 octobre, l’organisme d’autodiscipline, qui fait référence auprès des annonceurs, invite les FAI à plus de clarté dans leur communication à destination du grand public.Au c?”ur du problème : la sincérité des informations concernant la vitesse de l’accès à Internet. ‘ La bonne information des consommateurs commande de mentionner le débit réel [c’est-à-dire le
débit IP, NDLR] dont ils pourront bénéficier ‘, souligne le BVP. Or ‘ aujourd’hui, la plupart des débits sont annoncés en ATM ‘, constate l’association professionnelle.
Une démarche qui vise plus particulièrement les spots télévisés des FAI.Pour le consommateur, cette différence entre débit IP et débit ATM a son importance. Car si le premier est mesuré directement sur la ligne de l’abonné, le second est mesuré, lui, en amont au niveau du DSLAM (le répartiteur). En
pratique, l’écart entre ces deux mesures n’est pas négligeable et peut atteindre environ 25 %, indique le BVP. Ainsi, lorsqu’un FAI annonce du 20 Mbit/s en ATM, cela correspond réellement à du 16 Mbit/s, poursuit l’association.

Les avis du BVP souvent suivis par les professionnels

Le BVP recommande, en conséquence, à tous les FAI d’indiquer de façon lisible dans leurs communications le débit IP. ‘ Nous allons veiller à des critères comme la taille des polices de caractères employées ou la
vitesse de défilement des mentions ‘,
commente Mohammed Mansouri, juriste au BVP.Et si les FAI ne prenaient pas en compte les exigences du BVP, cela pourrait motiver un ‘ avis à modifier ‘ de la part de l’association pour tout spot non conforme à la veille de sa
diffusion télé. Certes, le BVP ne dispose d’aucun pouvoir de sanction. Mais ses avis sont généralement suivis par les professionnels de la publicité qui risquent l’exclusion de l’association en cas de manquement à ses règles.Du côté des FAI, on affirme que la transparence est déjà au rendez-vous. ‘ Ce type de mention est déjà présent tant sur nos spots TV que sur nos packs ou notre communication radio ‘,
explique ainsi Club-Internet. En fait, comme beaucoup de ses confrères, le FAI attire l’?”il ou l’oreille de l’internaute avec une accroche qui correspond par exemple à un débit en ADSL 2+ allant ‘ jusqu’à
20 Mbit ‘,
avant de préciser dans ses ‘ mentions légales ‘ que ce débit ATM ‘ correspond à un débit de 16 Mbit en norme IP ‘.Malgré tout, en matière d’accès à Internet grand public, ‘ les débits ne sont jamais garantis ‘ car tout dépend de la situation du réseau. Contrairement aux FAI professionnels, mais il est
vrai que les tarifs pratiqués ne sont pas les mêmes…A l’AFA (Association des fournisseurs d’accès et de services Internet), on indique que les politiques de communication peuvent varier d’un FAI à l’autre mais qu’une réflexion d’ensemble est engagée sur ce sujet et plus généralement sur
la question du devoir d’information des FAI vis-à-vis du consommateur. Une demande qui est ressortie de la récente
table ronde qui s’est tenue à Bercy le 27 septembre dernier, sous l’égide du ministre délégué à l’Industrie, François Loos.

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Philippe Crouzillacq