Les acteurs chinois [dans le domaine des cyberoffensives, NDLR] sont ceux qui commettent le plus d’actes d’espionnage économiques au monde », déclarait sans pincette un rapport du Bureau national du contre-espionnage américain en 2011.
Un an plus tard, dans une interview accordée à Reuters, le contre-amiral Samuel Cox, chargé du centre de cybercommandement américain, réactualise cette accusation. « Leurs efforts contre le ministère de la Défense sont constants » et leurs tentatives supposées de plus en plus nombreuses, annonçait-il. « Cela continue à un rythme soutenu. (…) En fait je dirais même que cela continue de prendre de la vitesse. »
Le contre-amiral Samuel Cox accuse donc la Chine de cyberespionnage, mais s’il déclare ne pas pouvoir dire si des informations classifiées ont pu être dérobées sur les réseaux américains.
Renforcement des cyberarmées
Le chef du cybercommandement américain indiquait par ailleurs qu’une proposition semblait en bonne voie d’être acceptée pour faire des unités spécialisées dans les cyberconflits des unités de combat à part entière, soumises à un commandement opérationnel de haut niveau. Ce qui permettrait de faciliter la mise en place d’opérations offensives ou défensives dans le cyberespace, selon Reuters. La décision du ministre de la Défense et du président des Etats-Unis est attendue pour la fin d’année.
Un temps d’avance à conserver
Hillary Clinton, secrétaire d’Etat du Président Barack Obama, a déjà à plusieurs reprises indiqué que les Etats-Unis pourraient répondre à une cyberattaque par une attaque conventionnelle, militaire classique. La montée en puissance d’une structure militaire dédiée mais intégrée, en place depuis deux ans et qui verrait son poids accru dans la hiérarchie militaire, montre l’importance stratégique que revêt la question de la cybersécurité nationale aux Etats-Unis. Une importance militaire et économique, qui a déjà poussé les Etats-Unis à mener des cyberattaques, notamment contre l’Iran.
Le fait que la Chine soit régulièrement désignée comme un « ennemi » économique qui espionne peut laisser entendre que les Etats-Unis n’hésiteront pas à appliquer les mêmes « principes de précaution » à l’ex-Empire du Milieu. Même si la Chine est autrement plus dangereuse que l’Iran.
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