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Les ERP jouent leur avenir dans l’e-business

Les éditeurs d’ERP luttent pour survivre à la révolution de l’e-business. Ils tentent de répondre aux nouveaux besoins d’intégration inter et intra- entreprises.

L’âge d’or des ERP est terminé ! ” Avec l’arrivée de l’e-business, le mécanisme d’intégration des applications d’entreprise autour d’une base de données centrale est dépassé au profit d’une architecture à échange de messages “, analyse Byron Miller, consultant au GigaGroup. Une nouvelle infrastructure ouverte devra raccorder des composants aux interfaces standardisées, sans perdre l’avantage de l’intégration.Elle devra ainsi répondre aux besoins nés de l’émergence du CRM (Customer relationship management), de la refonte de la gestion de la chaîne logistique et, d’une manière générale, de l’arrivée du commerce collaboratif. Sur le marché des grandes entreprises, les principaux éditeurs d’ERP (Enterprise resource planning) abordent les nouveaux rivages de l’e-business en ordre dispersé.D’abord lancé dans l’aventure solitaire avec MySAP.com, proposé en novembre 1999, SAP a dû, dès juin 2000, s’allier avec Commerce One, afin de bâtir une plate-forme commune Marketset, délivrant des fonctions de place de marché, en réunissant sa gestion de la chaîne logistique, APO (Advanced planning and organization) et la gestion des achats de Commerce One. “Passer par une place de marché est un accélérateur fondamental des projets d’e-procurement car elle libère de la partie la plus complexe, la gestion de contenu”, garantit Jean-Michel Franco, responsable marketing de SAP. L’éditeur ouvre également ses API natives (Bapi, Business API) à XML.JDEdwards, lui, a développé une couche de connectivité de type EAI, baptisée Extended Process Integration (XPI), à partir des technologies de Netfish et de webMethods, sans modifier son ERP.

Les grandes man?”uvres des éditeurs

À l’inverse, PeopleSoft s’est lancé dans des travaux pharaoniques de réécriture afin de délivrer, avec la version 8 de son ERP, une véritable architecture e-business, intégrant un serveur d’applications Java. Il abandonne le mode client-serveur au profit du client léger. “Oracle ou SAP téléchargent du code sur les postes de travail, ce qui crée de nombreux problèmes”, souligne Richard Bergquist, responsable technique de PeopleSoft. Quant à Baan, sa démarche d’intégration va au plus simple. Adapté au secteur industriel, il s’agit d’EDI (Electronic data interchange) amélioré, soit du XML allégé qui suppose une communication élémentaire entre les entreprises. Enfin, il y a le cas d’Oracle. La firme entend rester seul maître à bord. Sa stratégie semble pourtant avoir fait long feu face à la succession de contrats remportés par les alliances Ariba, IBM et i2 Technologies, d’une part ; et SAP et Commerce One, d’autre part. Reste l’affrontement avec les grands de la gestion de la chaîne logistique, i2 et Manugistics en tête.Consultant chez Atos Origin, Jean-François Caenen rappelle : “La supply chain donne la réponse stratégique : nous pouvons produire telle quantité à tel prix, à tel délai, à tel endroit… Ce que ne peut pas faire l’ERP.”Ce dernier enregistre les ventes, sort les factures et lance les commandes. Dans un environnement de production où les quantités varient peu, la gestion de la chaîne logistique est inutile. Mais, dès qu’une planification fine devient nécessaire, il faut passer à un outil dédié qui est coûteux. “Opérationnelle, une solution coûte de 10 à 100 millions de francs”, précise Edgar Clari, responsable de l’offre Supply Chain, de Cap Gemini Ernst & Young. “Sur les places de marché, rappelle Jean-François Caenen, une entreprise peut demander : Je veux telle quantité de produits sous huit jours.”Le genre de questions qu’affectionne un outil de gestion de la chaîne logistique.

Le travail collaboratif en route

“Les entreprises sont à la recherche du meilleur prix et de la sécurité des prévisions “, complète Edgar Clari. Conscients de l’enjeu, les éditeurs d’ERP intègrent la gestion de la chaîne logistique. Si SAP a développé APO, Oracle a son offre propre. PeopleSoft, lui, a acquis Red Pepper ; et JDEdwards, Numétrics. En face, chez i2, on reste serein : “Le collaboratif débute au sein de l’entreprise, entre le bureau d’études, les achats, et la supply chain . Il se poursuit dans les relations B to B et sur les places de marché.” Un domaine auquel s’attaque i2 en misant sur l’intégration EAI. “Nous nous interfaçons avec MQSeries, WebLogic et webMethods”, résume Daniel Carpentier, directeur du marketing de i2 Technologies. Enfin, il y a une autre voix : privilégier les serveurs d’applications Java pour migrer dans l’e-business.

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Jean-Baptiste Dupin et Jean-Pierre Blettner