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Les ERP client-serveur doivent-ils être réécrits pour Internet ?

Les développeurs de progiciels intégrés d’entreprise, dont Oracle est le leader devant SAP et PeopleSoft, doivent mettre leurs pendules à l’heure du Web. Une opération qui se révèle pourtant difficile, malgré la puissance de ces éditeurs.

Après des années de progression, la croissance du marché des ERP, (Enterprise resource planning) s’est quelque peu ralentie. L’intégration maximale des applications de gestion, censée simplifier le travail des informaticiens et principal atout de ces outils, s’est souvent révélée plus coûteuse que prévue, tant en termes de déploiement qu’en termes de ressources humaines.

Baan n’a pas su résister

L’arrivée des ERP a eu pour conséquence de multiplier les échanges de manière dramatique pour les réseaux. Les référentiels communs aux applications sont, en effet, mis à jour en permanence, en fonction des opérations. C’est d’ailleurs là aussi leur avantage. En outre, la menace du bogue de l’an 2000 et les investissements sur le Web ont pénalisé les ténors des ERP. Baan en a été la principale victime, qui a finalement été rachetée en juin par l’anglais Invensys. Les pertes accumulées de 315 millions puis de 309 millions de dollars, au cours des deux dernières années, lui auront été fatales. Pour ne pas subir un sort similaire, les éditeurs d’ERP doivent se mettre à l’heure du Web. Ainsi, PeopleSoft a réécrit son ERP, dont la version 8 marquerait une rupture totale avec les précédentes. “On ne peut pas ajouter des extensions Internet à une architecture client-serveur sans pénaliser les temps de réponse. L’important, c’est l’architecture générale. Pour obtenir une vraie application Internet, il faut la réécrire entièrement, c’est ce qu’on a fait”, précisait Craig Conway, p.-d.g. de PeopleSoft, lors du lancement officiel en juillet. Informations prises à la source : si la structure de navigation est bien présente dans la nouvelle version proposée aux utilisateurs ce mois-ci, l’essentiel des transactions repose toujours sur le middleware Tuxedo, de BEA, et sur sa passerelle Web Jolt.
Mais, de toute façon, cette solution serait plus ” pure Internet ” que celle d’Oracle, qui se contente d’extensions Java, également sur un moteur classique. En annonçant le lancement de la version 8 de l’ensemble de ses cent huit applications, Craig Conway (qui a assumé la vice-présidence d’Oracle durant huit ans) n’hésitait pas à clamer : “Oracle affirme être à 100 % Internet, c’est un mensonge qui serait sanctionné dans n’importe quel secteur…”

Un spécialiste Oracle lucide (et désireux de garder l’anonymat) confirme que la structure de base du SGBD (système de gestion de bases de données) Oracle restait la même, mais que le produit s’était réellement ouvert sur Internet depuis la version 8i.

PeopleSoft ouvre son architecture à Internet

Il précise également qu’Oracle est largement en avance dans ce domaine. Il ajoute, enfin, que le véritable concurrent d’Oracle n’est pas PeopleSoft mais plutôt SAP. Vis-à-vis de ce dernier, Craig Conway n’est pas tendre : “Lorsque, à la fin des années 70, j’ai commencé à travailler dans cette industrie, on ne parlait que de mainframes IBM et des logiciels Dun and Bradstreet (D&B). A l’époque, cette firme paraissait inébranlable avec ses treize mille clients. Aujourd’hui, elle a disparu. Treize mille, c’est aussi le nombre de clients de SAP aujourd’hui. Qu’adviendra-t-il de SAP demain ?”

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Thierry Outrebon