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Les entreprises attentistes jusqu’en 2004 ?

Les projets de voix sur IP n’aboutissent pas. Méfiantes, les entreprises préfèrent attendre que la technologie soit plus mâture. Souvent, le processus décisionnel est bloqué par des rivalités opposant la culture télécoms à la culture informatique.

“Dans les réseaux d’entreprise, explique Georges Mokhbat, directeur général d’IT-Cal, société de conseil et d’intégration réseaux à Paris, la voix sur IP n’est globalement pas encore à l’ordre du jour. Les responsables projets hésitent et souvent préfèrent repousser les réalisations à une date non définie.”Le marché de la voix sur IP, en effet, n’a pas encore atteint la maturité suffisante, et les raisons se trouvent aussi bien du côté des entreprises que de celui des constructeurs.Les solutions propriétaires dominent encore trop largement le marché, ce qui va à l’encontre de l’utilisation de l’IP, qui est, par définition, ouvert et interopérable. Les constructeurs, souvent issus du monde de la téléphonie, préfèrent vendre des cartes plutôt que des logiciels. “Ils devront prendre exemple sur l’industrie logicielle, poursuit le directeur général d’IT-Cal, et développer leurs produits à la manière des éditeurs indépendants.” Le nouveau standard SIP amènera sans doute un certain nombre d’améliorations dans ce domaine.Il faudrait également imaginer davantage d’applications qui soient réellement au service des utilisateurs et qui prennent en compte les réalités de l’entreprise. Elles seules pourront apporter de la valeur ajoutée par rapport à la téléphonie traditionnelle. Les centres d’appels répartis sur IP constituent un bon exemple : ce sont des réalisations qui n’existeraient pas sans la technologie VoIP, et leur utilisation a un sens dans la mesure où elle permet de compenser la réduction du temps de travail.Dans les entreprises, c’est souvent l’organisation interne qui empêche la prise de décision. Il n’existe pas de décideur unique, et le clivage culturel voix/données subsiste encore largement. D’un côté, le responsable télécoms n’a pas le pouvoir suffisant pour imposer un projet de voix sur IP. De l’autre, le responsable informatique reste extrêmement vigilant et préfère repousser les échéances. En effet, la voix sur IP a en général un impact important sur le câblage et les éléments actifs du réseau de données. “Pour chaque projet VoIP, conclut Georges Mokhbat, il faudrait un interlocuteur unique chez le client, avec qui l’on puisse parler applicatifs.”Pour autant, la voix sur IP en réseau d’entreprise ne sera pas un échec. Elle sera économiquement viable, peut-être en 2004 ou 2005. L’application et le coût seront les principaux moteurs de développement. Il faut attendre que les prix des LS aient atteint un niveau comparable à celui des Etats-Unis et que le xDSL soit davantage développé (www.itcal.com).

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La rédaction