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Les éditeurs de progiciels intégrés en quête d’identité

Pour Baan, sous le coup d’une OPA d’Invensys, comme pour ses concurrents, les difficultés de 1999 semblent se poursuivre cette année.

Passé l’an 2000, tout ira mieux. Tous l’avaient affirmé haut et fort. Force est de constater que, six mois après, les éditeurs de progiciels de gestion intégrés (PGI) peinent à retrouver leur croissance d’antan. Ces derniers jours, plusieurs symptômes ont révélé qu’il est devenu vital pour eux de trouver un second souffle, et de redéfinir une stratégie cohérente avec leur marché.La semaine dernière, SAP, le numéro un du secteur, a tenu sa grand-messe annuelle à Berlin. Des annonces importantes y étaient attendues et, déception, rien n’est venu dissiper les doutes qui planent sur la stratégie du géant allemand. En parallèle, l’autre grand éditeur européen, Baan, a enfin trouvé un repreneur en la personne du spécialiste anglais de l’automatisation et du contrôle industriel, Invensys. De son côté, J.D. Edwards, l’un de leurs concurrents américains avec Oracle, affiche une meilleure santé, avec une croissance de 22 % des ventes de licences au premier trimestre 2000. Et une perte de seulement 2,3 millions de dollars, contre plus de 20 millions de dollars annoncés. Mais l’éditeur de Denver va néanmoins supprimer huit cents emplois dans le monde (sur plus de six mille salariés), dont neuf en France.Obligation de se réinventerCes mouvements désordonnés témoignent d’une véritable crise d’identité. Focalisés sur le passage à l’an 2000, les éditeurs de PGI ont été pris de court par la déferlante du commerce électronique et des outils de gestion de la relation client (CRM), ainsi que de la chaîne logistique globale (SCM). Face à la montée de cette nouvelle concurrence, opérant sur un marché proche de la saturation, les éditeurs de PGI doivent se réinventer, et chercher de nouveaux axes de croissance. Et si le commerce électronique est devenu le fer de lance de leurs nouvelles stratégies, tous n’envisagent pas leur avenir de la même façon.Certains font le pari de rester dans leur domaine de compétences. Pour eux, le PGI reste l’indispensable moteur transactionnel des applications de l’entreprise, et le produit doit s’enrichir grâce à des progiciels d’éditeurs partenaires. C’est le cas de J. D. Edwards, qui s’est allié à Ariba et à Siebel. Par ailleurs, ils travaillent à ouvrir de nouvelles voies commerciales, avec la location d’applications (l’ASP, plébiscité par Lawson), ou le portage de leur progiciel sur de nouvelles plates-formes. Intentia vient ainsi de signer un partenariat avec Sun pour commercialiser son PGI Movex, réécrit en Java et porté sur Solaris, l’Unix de Sun.D’autres, estimant que le marché des PGI est désormais bouché, se lancent sur des secteurs plus porteurs. Le fleuron technologique de Baan est désormais son application de CRM, BaanFrontOffice, qui a été isolée dans une entité indépendante. C’est sur ce terrain du commerce électronique interentreprises qu’Oracle ou SAP ont choisi de livrer bataille. Oracle avec une nouvelle version de son PGI (11i) ; SAP au moyen de son offre mySAP.com, qu’il a des difficultés à commercialiser. Son accord attendu avec Commerce One ?” spécialiste du commerce électronique ?” prouve bien que le temps où les éditeurs de PGI étaient omnipotents est bel et bien révolu.

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Jean-Baptiste Dupin