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Les éditeurs de logiciels en France font bande à part

Ils créent leur propre association, l’Afdel, hors du Syntec qui les représentait jusque-là. Cet organisme se veut plus iconoclaste.

Le secteur se porte bien dans l’Hexagone (7,7 % de croissance en 2004, et environ 6 % prévus en 2005), et pourtant ses acteurs sont moroses. C’est ce constat qui a poussé quelques-uns des éditeurs locaux de logiciels à
se regrouper en association afin de mieux défendre leurs intérêts.Pour adhérer à l’Association française des éditeurs de logiciel (Afdel), il faut avoir une activité de développement en France. Elle compte aujourd’hui une vingtaine de membres, des entreprises telles qu’Adobe ou
Cartesys ayant rapidement rejoint la dizaine de fondateurs (AIMS, Cegid, Dassault Systèmes, Geac, Berger Levrault, Microsoft France, Navidis, Reportive et Staff & Line).Les raisons de cette mobilisation des éditeurs sont multiples : convaincre les acteurs économiques et politiques des spécificités du métier (et de ses potentialités, en termes d’emploi, par exemple), des difficultés de
financement, du manque de soutien des grands donneurs d’ordre aux petits éditeurs (seul trente Français dépassent les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires)… L’association compte aussi définir une position
sur les sujets du moment tels que
la brevetabilité logicielle.L’Afdel n’est toutefois pas la seule organisation professionnelle du secteur. Elle souhaite se positionner en complément de l’Esa (European software association) ou du Syntec Informatique.La première, créée hier, a des allures de pendant européen de l’Afdel, sans qu’il y ait de lien juridique entre les deux. En revanche, le recoupement de leurs membres et de leurs thèmes de réflexion alimentera nécessairement les
synergies. ‘ Il est intéressant de pouvoir porter nos messages à la fois au niveau national avec l’Afdel et au niveau européen avec l’Esa ‘, souligne Viviane Ribeiro, présidente de GEAC
France et de l’Afdel. Une initiative similaire vient d’ailleurs de voir le jour en Allemagne.Le Syntec Informatique, lui, était jusque-là la seule voix collective de la profession en France, même s’il représente aussi les sociétés de service. Fort de plus de 200 éditeurs affiliés, il redoute que la multiplication des instances
ne soit une source de confusion. ‘ Nous marquons la plus grande réserve, il faut faire attention à ne pas disperser nos forces ‘, a ainsi déclaré
Jean Mounet, le président du Syntec Informatique, lors dune conférence organisée mercredi 19 octobre.Les créateurs de l’Afdel se défendent toutefois de toute volonté sécessionniste et espèrent au contraire contribuer au débat. ‘ L’existence du Medef n’empêche pas
celle de Croissance Plus, par exemple. Nous croyons à la diversité des points de vue, sachant que nous avons tous le même intérêt : la défense de notre
secteur ‘,
précise Jamal Labed, directeur général de Staff & Line et porte-parole de l’Afdel.La nature syndicale et plurisectorielle du Syntec Informatique le conduit en effet à avoir souvent des positions consensuelles, alors que l’Afdel ambitionne d’être parfois un agitateur d’idées plus iconoclaste.
‘ Chaque fois que nous pourrons nous rapprocher du Syntec Informatique pour travailler en commun, nous le ferons ‘, ajoute toutefois Viviane Ribeiro.

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Jean-Baptiste Dupin