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Les éditeurs de logiciels, adeptes de la gonflette

Les cartonniers doivent une fière chandelle aux éditeurs de logiciels : ces derniers sont de grands consommateurs de carton.

Qu’y a-t-il dans une boîte de logiciel achetée en grande surface ou dans un magasin spécialisé ? Réponse : un CD, un manuel de dix pages… et beaucoup de vide. Enfin, plus exactement une feuille de fort carton,
repliée, destinée à occuper l’espace de la boîte.Bien sûr, la pratique de la ‘ gonflette ‘ sévit aussi dans d’autres secteurs de l’industrie. Les emballages plus ou moins volumineux ont souvent pour fonction de masquer la pauvreté des produits qu’ils
hébergent. Mais le phénomène touche plus particulièrement la micro, et prend d’autant plus d’ampleur que le produit vendu est petit.Ainsi, une clé USB de 1 Go, pas plus grande qu’une clé de voiture, est souvent emballée dans un moule de plastique capable d’héberger un graveur de DVD. Pour quelle raison les éditeurs et constructeurs se croient-ils obligés de
surdimensionner les emballages de leurs produits et d’encombrer ainsi les linéaires et les entrepôts des revendeurs ?Il faut vraiment avoir une piètre opinion de ses clients pour supposer qu’ils ne se décident que sur la taille de la boîte. C’est peut-être vrai pour un jouet, mais pas pour un programme vendu plus de cent euros. Je les vois souvent,
les acheteurs, se débarrasser de ces boîtes encombrantes dans la première poubelle venue, sitôt sortis du magasin.Cette manie du ‘ remplissage ‘ ne touche d’ailleurs pas que les boîtes de logiciels. Fréquemment, sur le CD ou le DVD du logiciel acheté, se trouve une ribambelle d’accessoires, parfois totalement inutiles.
C’est qu’il ne faut pas gâcher ! On a plus de 600 Mo, on va les remplir.Vous pensez que ces compléments ne sont guère gênants ? C’est vrai. Sauf quand ces accessoires sont installés d’office, en même temps que le logiciel. Ne vous étonnez pas, dans ces conditions, d’avoir trois gestionnaires de
fichiers et cinq calendriers perpétuels sur votre PC. Pas étonnant, alors, que les capacités des disques durs suivent une progression exponentielle ; il faut bien héberger tout ce fatras…* Rédacteur en chef adjoint de L’Ordinateur individuelProchaine chronique vendredi 24 juin

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Etienne Oehmichen*