Passer au contenu

Les e-voyagistes maintiennent le cap

La réservation de billets sur internet tient toutes ses promesses. Le tourisme online semble même sortir renforcé de la crise consécutive aux attentats du 11 septembre.

Le 11 septembre aurait-il eu une influence bénéfique sur le secteur du voyage en ligne ? Sans aller jusque-là, Jeff Katz, le CEO d’Orbitz ?” agence online créée en 2001 par cinq compagnies aériennes américaines (American, Continental, Delta, Northwest et United) ?” se félicitait dès novembre de la réactivité des clients face aux “bonnes affaires” proposées par les voyagistes. Les dernières études sur le marché abondent en ce sens : un trimestre aura suffi pour digérer l’impact des attentats.Dès octobre, les premiers sites de tourisme américains (Expedia, Travelocity ou Priceline) annonçaient avoir regagné entre 70 et 80 % de leurs volumes de vente de billets antérieurs aux événements de septembre. Et cette tendance ne s’est pas infirmée. De décembre à janvier, la fréquentation des sites de tourisme a augmenté au niveau mondial de 9 %, selon l’institut Comscore. Hors États-Unis, la croissance de l’audience a même atteint les 14 %. Ainsi en janvier, 94,3 millions d’internautes ont visité un site d’e-tourisme. Un autre institut, Phocus Wright, précise que 41 % des voyageurs ont utilisé internet pour réserver et acheter leur billet en 2001, contre 27 % en 2000.Contrairement aux plateformes communes du type Orbitz et aux pure players, les sites des compagnies aériennes semblent être les grandes perdantes de ce regain, selon les études d’audience. Sur le marché américain, seule Southwest Airlines tire son épingle du jeu en classant son site à la sixième place du top 10 établi par Comscore (lire ci-contre). Première compagnie américaine présente sur la toile, Southwest y a réalisé 40 % de son chiffre d’affaires en 2001 (2,1 milliards de dollars, soit 2,4 milliards d’euros). Une bonne opération car la réservation en ligne d’un billet ne lui coûte qu’1 dollar, contre 6 à 8 dollars via une agence de voyage.En Europe, les compagnies aériennes traditionnelles sont également en retard en matière de vente en ligne. Selon Jupiter MMXI, British Airways (640 000 visiteurs uniques en janvier) fait face à la concurrence acharnée de Ryanair (926 000 visiteurs uniques), compagnie à prix bas, et d’Easyjet (999 000 visiteurs uniques), acteur réalisant 90 % de ses ventes sur le net. Air France n’est pas mieux lotie. Elle enregistre ainsi en janvier 2002, selon Netvalue, 259 000 visiteurs uniques et ne se place seulement qu’à la sixième place française, tous sites de tourisme confondus.

Opodo sur le modèle Orbitz

Aussi, la compagnie nationale mise-t-elle en 2002 sur le décollage d’Opodo. Cette agence virtuelle, dans laquelle Air France, British Airways et Lufthansa détiennent chacune 22,8 % du capital, est active depuis novembre 2001 en Allemagne et depuis janvier au Royaume-Uni. La version française du site devrait voir le jour d’ici à la fin mars. L’ambition affichée chez Air France “est de vendre quel que soit le canal “. À terme, en fonction du succès d’Opodo, le site internet de la compagnie française ( Airfrance.fr) pourrait se focaliser sur les services personnalisés aux voyageurs les plus assidus. Pour Opodo, le modèle est bien Orbitz. En l’espace de six mois, cette émanation des grandes compagnies aériennes américaines a su prendre place entre les deux ténors du secteur, Expedia et Travelocity. Entre juin et novembre, quelque 500 millions de dollars ont ainsi été dépensés par les voyageurs via le site d’Orbitz. Expedia reste toutefois loin devant avec 704 millions de dollars de ventes de billets enregistrées pour le seul dernier trimestre de l’année 2001. Sur le marché européen, l’Américain fait d’ailleurs jeu égal avec Lastminute.com (1 718 000 visiteurs). Opodo espère évidemment bouleverser cette hiérarchie.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Christophe Dupont