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Les drones DJI sont soupçonnés d’être des espions chinois

D’après une note des autorités américaines, le fabricant de drones est susceptible de collecter des informations sensibles sur les infrastructures du pays pour les partager avec le gouvernement chinois.

Plus connue sous le nom de DJI, l’entreprise Dà-Jiāng Innovations Science and Technology domine le marché des drones destinés aux particuliers. Elle propose également des machines aux professionnels et aux institutions publiques. Dans une note rédigée au mois d’août et diffusée en novembre, les services d’immigration et de douanes des États-Unis soupçonnent DJI de renvoyer des données sensibles vers la Chine. Le document a été rédigé quelques semaines après que les drones de la marque ont été bannis de l’armée américaine, malgré des analyses rassurantes par la suite.

Des institutions stratégiques ciblées par DJI ?

Dans la note, les autorités avancent « avec une confiance modérée » que DJI fournit des données critiques concernant les infrastructures américaines au gouvernement chinois. Elles ont en revanche une « forte confiance » dans le fait que l’entreprise vise le gouvernement et des institutions stratégiques « pour étendre sa capacité à collecter et exploiter des données sensibles sur les Etats-Unis ».

Ces accusations se réfèrent à la présence des drones professionnels de DJI au sein de nombreuses entités opérant dans les domaines du transport, de l’énergie, des médias ou encore de l’éducation. Des institutions qui peuvent utiliser ces drones à des fins d’entretien ou de cartographie d’infrastructures sensibles. Toujours d’après le document, l’application Android des drones vendus par DJI collecte des données de géolocalisation et de reconnaissance faciale, y compris lorsque l’appareil est éteint.

Une forte domination du marché

D’après la source des autorités américaines, les données récoltées sont automatiquement envoyées sur des serveurs basés à Taïwan, en Chine ou à Hong Kong. Une information qui pousse les Américains à penser « avec une forte confiance » que ces données pourraient faciliter une cyberattaque ou une attaque physique contre des sites critiques.

Pour contextualiser leurs informations, les autorités américaines rappellent que DJI a baissé ses prix « de 70% en moins d’un an » en vendant ses drones à perte en 2015. Une opération de dumping qui a permis de sortir du marché des concurrents comme Parrot et 3D Robotics, offrant au Chinois une place de leader. Si cette domination existe également sur le marché des drones pour particuliers, ces derniers ne semblent pour le moment pas concernés par les mises en garde des autorités américaines. De son côté, DJI a répondu à ces accusations, évoquant un rapport « basé sur des allégations fausses et trompeuses ».

Source :
Publicintelligence.net

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Raphaël GRABLY