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Les dix premiers jours

Attention à ne rien divulguer !

Jour 1

En fin de journée, on m’a donné rendez-vous au siège d’Apple, place d’Iéna, à Paris, dans le XVIe arrondissement. Superbe immeuble en travaux ?” Apple emménage en force ?”, accueil chaleureux. La
présentation se déroule en anglais, on me répète ce que tous les impatients ont déjà lu ou vu sur le site d’Apple ou ailleurs. C’est la procédure, la firme de Cupertino tient à bien faire le point avant de lâcher un produit dans la nature. Quelques
questions-réponses, et l’on me remet le Graal. Pardon, l’iPhone 3G. Il est important de bien avoir en tête que ce cérémonial protégé, agréable, en vase clos, contribue d’une part au secret ?” on a signé un accord de non-divulgation
après tout ?” et d’autre part à l’impression d’avoir affaire à un produit exceptionnel. Ce qui, par bien des aspects, est le cas.

Jour 2

L’iPhone 3G a été synchronisé avec la quasi-totalité de ma bibliothèque musicale ?” morceaux, podcasts, vidéos : 16 Go, pensez-vous, il y a de quoi voir venir ! Et puis, au passage, après avoir exploré un peu les
menus, on se réjouit de voir qu’Apple a intégré la récupération des contacts depuis la carte SIM. J’en connais plus d’un qui s’était arraché les cheveux à transférer tous ses contacts à la main. Malgré cela, il y a comme de la frustration, parce que
pour l’instant l’AppStore est encore inactif et que c’est l’une des grosses attentes pour cet appareil. Alors on s’amuse à regarder des vidéos sur YouTube et à surfer sur le Web. Oui, la 3G déchire ! Tout va bien plus vite. Le coefficient de
2,5x est au pire vérifié, au mieux dépassé.

Jour 3

La grosse interrogation du jour : où sont donc passés les trois quarts de la batterie ? J’ai certes beaucoup surfé, certes, beaucoup lu d’e-mails et regardé quelques bêtises sur YouTube… Mais trois quarts de batterie en
quelques poignées d’heures… Petite vérification sur le site d’Apple. Cinq heures d’autonomie. Oui, on y est. Note pour plus tard : penser à toujours avoir son cordon USB sur soi. Juste au cas où l’on aurait une fringale de vidéos
stupides.

Jour 4

Note pour plus tard : ne pas prendre ses notes pour plus tard uniquement sur son iPhone. Parce qu’on risque d’oublier de les regarder et de recharger l’iPhone. C’est ce qui m’est arrivé. Du coup, plus de batterie, l’iPhone agonise
sous mes yeux, et je n’ai pas pris son cordon d’alimentation… Heureusement, un collègue à un iPod, et le câble USB qui va avec : sauvé !

Jour 5

Difficile d’empêcher mes collègues de jouer avec l’iPhone 3G. Certains s’en servent même pour se faire mousser auprès des autres rédactions ou de leurs supérieurs. Je couve l’iPhone d’un regard inquiet et jaloux. Méfiance.
C’est ça aussi l’effet iPhone 3G. Plus qu’un téléphone, c’est avant tout un symbole, la matérialisation d’un succès, une vision moderne et mercatique d’un monde serein. A croire que l’iPhone rend beau !

Jour 6

La grosse interrogation du jour est de savoir si la coque en plastique ne risque pas de s’abîmer, comme ça, dans ma poche, au contact ponctuel et inadvertant de ma petite monnaie. La grosse joie du jour. Je suis chargé du test de
l’iPhone 3G et pas de celui du
HTC Touch Diamond. J’entends qu’on râle derrière moi. Ca n’a pas l’air d’être de tout repos. De mon côté, je profite du
surf doublement confortable : 3G+ et interface tactile ultraréactive. Je me retourne et adresse un signe d’encouragement à mon collègue, pas trop touché par HTC…

Jour 7

Pour la première fois, je me décide à couper la 3G pour que la batterie tienne un peu plus longtemps. Le gain d’autonomie est réel. Je constate aussi quelques petits ralentissements de l’interface. Notamment lorsque je saisis des
SMS. Je m’inquiète un peu. Après vérification auprès d’Apple, la version qui m’a été fournie pourrait être une ultime préversion de l’iPhone OS 2.0.

Jour 8

Gloria ! Après quelques échanges d’e-mails cordiaux avec le service informatique de 01net., le souci de certificat du serveur Exchange est réglé. Vingt secondes plus tard, la synchronisation avec ma messagerie,
mes calendriers et mes contacts professionnels est opérationnelle. Je vais, moi aussi, pouvoir être accro aux e-mails pro comme tous les heureux propriétaires de BlackBerry. Comme dirait un ami : ‘ Ça va être encore plus
facile de passer à côté de la vraie vie… ‘
En tout cas, il y a quelque chose de jubilatoire à créer des rendez-vous sur l’iPhone, plutôt ludique, et à les voir aussitôt ajoutés dans Outlook, qui l’est beaucoup moins.
C’est magique. Ça donne (presque) envie de faire plus de réunions…

Jour 9

Je maudis mon ami de trente ans qui m’a obligé à décrocher dans le métro. J’en suis sûr, le jeune homme qui était assis en face de moi a vu que j’avais un iPhone 3G alors qu’il n’est toujours pas sorti, même aux Etats-Unis.
Pendant une fraction de seconde, mon c?”ur décide de s’arrêter de battre. Et si les avocats d’Apple débarquaient chez moi pour saisir mes meubles, mes livres, ma femme, mon fils et peut-être même ma liberté de penser… En tout cas la
qualité de réception était bonne… Pas facile d’être un privilégié.

Jour 10

Aujourd’hui, piscine. L’iPhone 3G n’aimant pas plus l’eau qu’un hydrophobe, et les casiers étant en fer blanc, rien à signaler. Encore que si : j’aurais bien aimé utiliser ce casque Bluetooth pour écouter de la musique. Mais la
‘ dent bleue ‘ dApple est apparemment trop limée pour bien vouloir acheminer ma musique.

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Pierre Fontaine