Passer au contenu

Les distributeurs de billets se paient un accès Internet

Les premiers automates IP arrivent en France. Les banques procèdent peu à peu à la migration, qui leur permettra de commercialiser de nouveaux services.

Ils ont bien essayé de résister. Mais, après de longues années de contestation, les distributeurs automatiques bancaires s’apprête à rejoindre le monde de Windows et d’Internet. Un mouvement auquel banques et constructeurs participent
d’un commun accord.L’Américain Diebold, numéro trois du secteur en Europe, va ainsi déployer dans les prochaines semaines son premier distributeur nouvelle génération Opteva, dans une succursale de la banque espagnole Caixa, à Paris, avec en ligne de mire
un passage au protocole Internet IP. Dans le Nord et en Bretagne, le Crédit agricole va en déployer une centaine d’ici à la fin mars, suivi des Banques Populaires d’ici à fin juin. En France, les renouvellements de distributeurs automatiques se font à peu près tous les sept ans , explique Xavier Bianne, directeur commercial
et marketing de Diebold. Le parc hexagonal est donc très majoritairement composé de terminaux fonctionnant sous les vénérables systèmes d’exploitation DOS et OS/2. Des technologies déjà éprouvées à l’époque de leur mise en place. Quant aux
connexions, elles se font avec X25, une technologie solide et ne faisant pas appel à des réseaux publics mais aux débits très limités.Une migration massive est donc en cours, majoritairement vers Windows et Internet. Chez Diebold, on estime que le premier aura raflé le marché des distributeurs fin 2004, et le second fin 2005. Or, ces deux technologies sont aussi
répandues que mal sécurisées.

Des automates paralysés par un virus

Déjà,
l’été dernier, une banque américaine ayant mal paramétré ses distributeurs les avait vus paralysés par le ver Nachi séviassant sur Internet. Des distributeurs Diebold. La société
américaine, en pleine expansion en Europe, jure donc ses grands dieux qu’aucun déploiement ne se fera en France sans que la banque concernée ait procédé à un examen complet de sécurité. L’architecture Diebold, avec communications chiffrées, pare-feu
Sygate et réseaux privés virtuels se veut à toute épreuve. Quant au Windows utilisé, il a été remanié et expurgé de ses processus, services et ports jugés inutiles pour un distributeur bancaire.Tout n’a quand même pas été mis à la poubelle. Les distributeurs reliés à Internet pourront, en effet, être transformés en terminaux Web par les banques intéressées. Les services de paiement (rechargement de carte GSM,
billetterie…) devraient ainsi se multiplier. Autre ‘ service ‘ : la publicité. Selon les calculs de Diebold, quelques écrans promotionnels sur un distributeur automatique permettraient de le rentabiliser assez
rapidement. Une utilisation qui ne séduit pas, pour l’instant, les banques françaises, mais qui se développe à grande vitesse à létranger.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Ludovic Nachury