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Les directeurs informatiques réconciliés avec l’externalisation

Les directions informatiques votent pour l’externalisation. Ne serait-ce que pour leur infrastructure. Aussi privilégient-elles les projets liés au retour sur investissement, parfois au détriment de la fiabilité de leur système d’information.

Pour résister aux diverses pressions de leur entreprise, les directeurs informatiques (DI) sont de plus en plus nombreux à choisir la solution de l’externalisation de tout ou partie de leur système d’information. La majorité d’entre eux (75 %) pense que l’externalisation de certaines fonctions aura un impact positif sur leur expertise informatique, mais aussi sur leur progression personnelle. Réduire les coûts n’est plus leur seule préoccupation. Leur objectif est d’atteindre un judicieux équilibre entre leurs rôles stratégique et opérationnel. A l’heure actuelle, plus de la moitié des DI (55 %) voudraient au moins confier à un tiers l’entretien de leur infrastructure. Pour un bon quart d’entre eux (27 %), l’externalisation du support clientèle constituerait une bonne solution, alors qu’une toute petite minorité (7 %) déléguerait aussi sa gestion des équipes. Un important changement de culture par rapport à l’an passé, en tout cas, puisque plus d’un tiers des DI considéraient alors l’externalisation comme une véritable menace pour l’emploi. C’est ce que révèle la dernière enquête européenne de la SSII Synstar, spécialisée dans la disponibilité des systèmes d’information. Une étude réalisée auprès de sept cents sociétés européennes comptant plus de deux cents salariés, issues des banques et assurances, de la distribution, des télécoms et du secteur public.

Un nouveau rôle de conseil pour les DSI

Outre l’impact économique de l’externalisation, les DI y voient aussi un autre intérêt : celui de renouer des liens plus privilégiés avec leur direction générale. Revalorisés dans leurs tâches, les directeurs des systèmes d’information (DSI) participent plus fortement à la stratégie de l’entreprise, remodelant petit à petit leurs relations avec la direction générale. En effet, une bonne majorité d’entre eux (62 %) affirment avoir un nouveau rôle de conseil auprès de leur direction, aboutissant pour certains, à une prise de participation aux réunions dédiées aux enjeux économiques de l’entreprise. Compte tenu de ce changement de rôle, plus nombreux sont les DSI qui veulent mettre en ?”uvre des projets dits ” visibles “, leur permettant d’obtenir un véritable retour sur investissement (ROI). Mais l’un des risques de cette nouvelle stratégie, selon Russell Flower, directeur de la stratégie chez Sysntar et responsable de l’étude, est de privilégier les investissements liés aux projets associés à un ROI (retour sur investissement), au détriment de la fiabilité de leur système d’information et des projets de sécurité informatique. A l’inverse, l’étude montre que les DSI ne se laissent plus tenter systématiquement par les dépenses en nouvelles technologies, la pression sur ce point aurait, selon l’étude, baissé de 28 % depuis l’an dernier. Et une grande majorité des DI (82 %) accordent une plus grande priorité aux formations et au niveau de leurs connaissances pour, notamment, se préparer à leurs nouvelles responsabilités. Enfin, Russell Flower pointe le danger des périodes de conjoncture défavorable et de pression accrue des directions générales, qui augmentent ainsi le risque, pour les DI, d’être relégués à des rôles opérationnels.

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Clarisse Burger