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Les développeurs en passe de rater le coche J2EE

Ils ont trop tendance à briguer des postes de chefs de projet sans avoir suffisamment fait leurs preuves dans le développement Java. Et ce quand la plate-forme J2EE impose d’acquérir des compétences techniques pointues.

Plus que jamais, Java a de quoi susciter des vocations. Avec la plate-forme Java 2 Enterprise Edition (J2EE), il s’impose comme le langage objet de référence pour déployer des infrastructures internet distribuées sur n tiers. Ce faisant, il condamne une fois pour toutes son rival d’antan, C++, à jouer un rôle de seconde zone. Certes, son prédécesseur, le C, conserve sa force d’attraction. Mais celle-ci séduit surtout le secteur industriel, friand d’applications temps réel. Alors que, selon un panel d’une cinquantaine d’entreprises sondées par le cabinet de recrutement TokamakSearch, l’encéphalogramme de la demande pour l’alternative client-serveur .Net, de Microsoft, reste résolument plat.Cependant, selon la directrice générale de ce cabinet, Marie de la Roche, Java souffre d’une pénurie de candidatures de développeurs ?” sur un projet donné, ceux-ci représentent typiquement plus de la moitié des postes offerts. Patrick Pedersen, directeur général du site d’emploi Jobpilot, corrobore ce constat. Il signale qu’une centaine de postes sont vacants dans des grands comptes, tels ceux de la défense et des télécommunications.

La complexité des architectures multitiers J2EE

Marie de la Roche explique ce paradoxe ?” en période de crise ?” par un particularisme propre à la France : les développeurs y sont victimes d’un déficit d’image. De ce fait, “ceux-ci ont tendance à postuler rapidement au poste de chef de projet, sans passer par les étapes préliminaires, pensant pouvoir bénéficier du manque de candidatures sur le marché Java”, s’inquiète Patrick Pedersen.Or, cette tendance à brûler les étapes révèle aussi un décalage inquiétant avec la réalité. D’abord parce que la phase de transition entre développeur et chef de projet s’allonge. “Même avec une expérience Java de deux ans en poche, il n’est pas forcément évident de postuler au titre de chef de projet”, relève la directrice générale de TokamakSearch. Ensuite parce que, même si l’irruption de la plate-forme J2EE permet de réutiliser les compétences de ses standards transactionnels, il n’en demeure pas moins, selon Jean-Jacques Pineau, directeur technique chez l’éditeur Fimasys, que les applications J2EE reposent sur des architectures multitiers plus complexes que Java. Reste que la pénurie de ce profil de développeurs J2EE, constate-t-il, “n’est pas comblée par la sous-traitance “offshore””. Les cabinets de recrutement sont d’accord pour dire qu’elle est réservée à des développements ponctuels. “Un grand compte ne fera pas appel à de tels prestataires pour des projets J2EE considérés comme une mission critique. Il tient, en effet, à vérifier la qualité des prestations”, confie le directeur de Jobpilot. Pour autant, l’émergence d’une concurrence plus crédible et pertinente des développeurs de l’Europe centrale et orientale n’est pas à négliger.

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Samuel Cadogan