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Les dangers de l’affiliation

Le modèle “miracle” de l’affiliation, qui vise à accroître le trafic dun site Web, comporte quelques perversités trop souvent passées sous silence…

Les spécialistes du marketing Internet n’ont plus qu’un seul mot à la bouche en ce moment : l’affiliation. Comment ? Vous n’avez toujours pas mis en place de politique d’affiliation pour générer du trafic sur votre site Web ? Cette approche marketing, inventée par Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon. com, a pour objectif d’accroître l’audience qualifiée sur un site par un simple échange de liens.L’affilié, qui possède le contenu, apporte un trafic qualifié à l’affiliant, qui transforme ce trafic en chiffre d’affaires grâce à son site de commerce électronique. Il reverse ensuite une partie des gains à l’affilié. Cette solution semble être le remède que tout le monde attendait pour pallier les mauvais taux de retombées des bannières publicitaires. Un modèle ” miracle “, qui comporte cependant quelques perversités trop souvent passées sous silence.D’une part ?” comme pour tout réseau de prescripteurs ?”, il faut gérer les transactions entre sites. On sait maintenant que seuls 10 % des affiliés d’Amazon contribuent réellement au chiffre d’affaires de la boutique. Les 90 % restants représentent des frais de gestion très importants, car les solutions logicielles se font attendre. D’autre part, ce modèle est lié à la position de l’affilié dans le processus de création de valeur. Sans contenu ni service, pas de vente sur Internet. Or, l’affilié se dévalorise en redirigeant son audience chèrement acquise vers les sites de ses partenaires. C’est lui qui fait tous les efforts, et c’est pourtant le marchand qui, au final, réalise la vente pour quelques cents le clic.Mais, pire encore, les plus gros portails mondiaux commencent à acquérir çà et là du contenu pour enrichir directement leur site et, ainsi, mieux maîtriser leur chaîne de valeur. Le portail éditorial affilié pourrait bien se retrouver rapidement simple fournisseur anonyme de contenu à mesure que la concentration du Web s’intensifie.Enfin, l’affiliation crée une situation de dépendance : lorsque Amazon. com estimera qu’il peut se passer de 80 % de ses affiliés, ces derniers devront trouver un palliatif pour rentabiliser l’acquisition de leur audience. Or, la publicité n’est pas un canal rémunérateur, et la vente de produits et de services s’effectue sur les sites affiliants. Pour quelques cents d’un côté, un potentiel de milliers de dollars de l’autre. C’est clairement la capacité à investir qui distingue l’affiliant de l’affilié

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Frédéric Bordage, consultant indépendant