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Les cybermarchés plus chers que les grandes surfaces

Selon le magazine ‘ Linéaires ‘, l’indice des prix des cybermarchés ne cesse d’augmenter. Bien plus vite que celui des magasins physiques.

Faire ses emplettes en ligne coûte plus cher que de se rendre dans une grande surface près de chez soi. Et pas qu’un peu. Dans son indice des prix calculé à partir d’un panier moyen de 100 produits de grande consommation, le
magazine Linéaires estime l’écart entre les deux modes de distribution à 13,4 %. Et cela, même sans prendre en compte les frais de livraison généralement facturés aux internautes par les cybermarchés.‘ La compétitivité relative des cybermarchés par rapport aux grandes surfaces traditionnelles se dégrade, analyse Florent Vacheret, rédacteur en chef de Linéaires.
La
question est de savoir jusqu’où le client est prêt à payer pour s’éviter la corvée des courses. ‘
Pour calculer son indice, le magazine professionnel de la grande distribution passe en revue les prix pratiqués par plus de 350 magasins, dont les e-commerçants. Il ressort de cette revue de détails qu’Auchan Direct est le plus
compétitif des cybermarchés (6,8 % plus cher que les grandes surfaces traditionnelles) devant Telemarket (11 %), Ooshop (14 % pour l’enseigne de Carrefour) et enfin Houra. Le site du groupe Cora affiche, quant à lui, des prix
supérieurs de plus de 21 % !L’UFC-Que-Choisir s’étonne sur son site Web : ‘ En tout état de cause, les cybermarchés demeurent bien un des rares secteurs du commerce en ligne à proposer des prix supérieurs à ceux pratiqués en magasins
“physiques”. ‘
Interrogé par l’association de consommateurs, Houra invoque des raisons structurelles à ces différences de prix : ‘ Nous avons une infrastructure qui coûte cher. Il
faut stocker les marchandises, préparer les commandes avec trois températures différentes (ambiante, réfrigérée et surgelée) et les expédier. Or, livrer des produits à l’heure choisie par le client nous coûte plus cher que les 11,95 euros que
nous facturons. ‘

Guerre des prix entre Leclerc et Carrefour

Chez Telemarket, on remet en cause l’enquête non sans indiquer la baisse effective des prix de plus de 6 000 produits à la suite de sa publication : ‘ La guerre des prix que se livrent Leclerc et
Carrefour tire l’indice vers le bas. Par rapport à ces deux enseignes, les prix des autres marchands, en ligne ou pas, paraissent donc avoir augmenté ‘,
explique Roland Coutas, PDG de Telemarket. Une explication que
Linéaires balaie d’un geste.‘ D’après notre panel, nous estimons que les prix des 100 produits de grande consommation ont augmenté de 0,6 % sur le second semestre 2006. Ce chiffre est en ligne avec les résultats officiels
publiés par le Panel international
[référence dans le monde de la grande districution, NDLR]. Les prix en ligne, eux, augmentent sur un rythme soutenu de 3 à 4 % par an. On enregistre une dégradation continue et permanente
de la compétitivité des cybermarchés. Il y a fort à parier qu’ils soient obligés d’en passer par là pour atteindre la rentabilité ‘,
analyse Florent Vacheret.Toutefois, les consommateurs pourraient continuer à faire appel aux services des grandes surfaces en ligne. Opérant essentiellement en région parisienne, elles ne sont pas en concurrence frontale avec des enseignes connues pour leurs
prix serrés, comme Auchan, Carrefour, ou Leclerc, mais plutôt avec Monoprix ou Franprix, réputées pour leurs prix plus élevés.
‘ Sur l’année, l’indice de Monoprix s’est dégradé de 9,5 % en moyenne sur la
France ‘,
rapporte Florent Vacheret.La question est de savoir si le reste de la France sera prêt à mettre la main à la poche pour s’éviter la corvée des courses quand la livraison dépassera les zones à forte densité. Une première réponse pourrait être apportée par
Telemarket dès la fin du mois de mars, puisque, grâce à un partenariat avec Chronopost, l’enseigne livrera alors 80 % du territoire.

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Hélène Puel