Passer au contenu

Les critères de choix

Choisir une cartouche en fonction de son seul prix d’achat serait une erreur. Pour évaluer le coût réel par page, il faut aussi tenir compte de sa durée de vie. Et de la qualité d’impression dont vous avez besoin.

Coût à la page : les compatibles pas toujours économiques

Ne vous précipitez pas sur le jeu de cartouches le moins cher : vous pourriez perdre de l’argent ! En effet, certains fournisseurs d’encre, comme TnB pour la BJC 3000, de Canon, ou Crab Chemical pour la C60, d’Epson, proposent des cartouches dont l’autonomie est si faible qu’une page à imprimer coûte finalement plus cher que si l’on utilise l’encre du constructeur.Heureusement, dans la majorité de nos tests, le coût d’une page imprimée avec une cartouche compatible s’avère bien inférieur à celui que l’on atteint avec la cartouche du constructeur d’imprimante. Le record ? Une page trois fois moins chère (0,06 euro au lieu de 0,20 euro, soit 0,39 franc au lieu de 1,31 franc) sur la Stylus Color 670, d’Epson, en utilisant les recharges S020187 et S020191, de C-Compatibles.Non seulement ces cartouches sont moins chères, mais elles impriment plus de feuilles que les recharges signées Epson ! Pour la Stylus Color 670, on obtiendra une économie moyenne d’environ 55 % en utilisant des cartouches compatibles.Les autres modèles testés présentent des résultats plus modestes : 33 % d’économie en moyenne avec la BJC 3000, 26 % avec la S300 et 22 % avec la C60. Avec les imprimantes très récentes, l’économie est moindre, car les recharges compatibles n’offrent pas l’autonomie des cartouches du constructeur. Leurs encres sont trop fluides, ce qui limite leur durée de vie. Un défaut que les fabricants de cartouches devraient rapidement corriger.Nous avons calculé le coût à la page pour des travaux courants : des pages de texte noir contenant des graphiques colorés. Si vous imprimez essentiellement des photos en A4, gourmandes en encre, l’autonomie des cartouches chutera sensiblement et chaque feuille vous coûtera entre 3 et 4 fois plus cher que le prix que nous avons calculé.En outre, à coût d’utilisation égal, nous avons privilégié la cartouche offrant la meilleure autonomie. Autant changer de recharge le moins souvent possible.

Qualité des sorties photo : avantage aux encres de la marque

Entre les deux clichés, seule l’encre utilisée diffère (à gauche, Epson ; à droite, Armor) et pourtant le résultat est à peine comparable, tant pour la colorimétrie que pour le contraste.Pas de miracle ! Avec les recharges compatibles, on ne retrouve que rarement le rendu des photos imprimées avec les encres du constructeur. Celles-ci, dans l’ensemble, restent les meilleures, et peu d’encres compatibles respectent aussi bien le contraste et les couleurs des photos d’origine. Toutefois, avec la Stylus Color 670, d’Epson, les cartouches de C-Compatibles et de Rotring sortent du lot : les différences avec une impression réalisée au moyen de l’encre d’Epson sont imperceptibles.Chez les autres fournisseurs en revanche, la colorimétrie est altérée. Les cartouches de Pelikan donnent une dominante verte, peu flatteuse, au cliché. Les cartouches d’Armor et de Boeder tirent sur le rouge. Le gris clair par exemple devient rose, comme si la photo avait déteint, d’où un résultat peu exploitable. Pour la BJC 3000, de Canon, les cartouches de Rotring offrent des tons plus chauds que l’encre du constructeur. Agréable à l’?”il certes, mais on ne retrouve pas tout à fait la photo d’origine.En outre, sur les imprimantes Canon, on observe une altération du contraste : les photos affichent un voile clair qui affadit la photo. Le noir perd en profondeur, blanc et gris se confondent. Un défaut nettement perceptible avec les recharges Certtone. Il provient d’une mauvaise pénétration de l’encre à travers les différentes couches du papier glacé de Canon.Avec un autre papier, les résultats auraient peut-être été meilleurs mais, pour nos tests, nous n’avons utilisé que les papiers du constructeur. Pour le reste, nous avons constaté que l’encre avait peu d’influence sur la précision de l’impression. C’est la technologie exploitée par l’imprimante qui se révèle ici déterminante. Ainsi, quelle que soit la cartouche utilisée, la S300, de Canon, offre un excellent rendu des détails et un grain imperceptible alors que la C60, d’Epson, présente un grain plus apparent et un moirage visible.

Facilité d’utilisation : nettoyage à répétition avec quelques compatibles

Il est possible de panacher des cartouches de marques différentes. Une cartouche Epson cohabite sans problème avec une cartouche Boeder, par exemple, mais vous devrez dans tous les cas procéder à un nettoyage des buses.Il ne suffit pas d’installer de nouvelles cartouches pour obtenir immédiatement des impressions irréprochables. Le mélange avec les encres précédentes et l’entrée éventuelle de bulles d’air dégradent nettement la qualité des premières sorties. Les orifices des têtes d’impression ?” que l’on appelle les buses ?” peuvent se boucher.Résultats : des traits blancs dans les aplats de couleurs. Un nettoyage des buses est alors indispensable pour retrouver des impressions sans taches. Les pilotes de toutes les imprimantes proposent cette opération de nettoyage. Avec les cartouches des constructeurs, elle n’est pas indispensable. Mais nos tests ont montré qu’avec les cartouches compatibles, plusieurs nettoyages étaient souvent nécessaires pour profiter d’une qualité d’impression acceptable.Avec les produits de Crab Chemical, il nous a fallu neuf nettoyages sur la Stylus Color 670, d’Epson ! Cette manipulation prend du temps et… utilise beaucoup d’encre. A chaque fois, elle consomme en effet l’équivalent de 6 pages de texte dans chaque couleur. De plus, avec les recharges de TnB, ce problème se pose à nouveau après quelques jours d’inactivité de l’imprimante. Nous ne conseillons évidemment que des recharges n’ayant provoqué, lors de nos tests, aucun de ces problèmes d’installation et de fonctionnement.La S300, de Canon, présente un inconvénient d’un autre ordre : de l’encre se renverse fréquemment quand on place les recharges. Attention aux taches sur les vêtements ! Par ailleurs, les cartouches d’Epson pour la C60 sont équipées d’une puce qui renseigne sur le niveau d’encre et, surtout, limite la compatibilité de l’imprimante avec les produits de constructeurs tiers. Ainsi, lors de nos tests, les recharges Certtone ?” des préséries ?” n’ont absolument pas fonctionné.

Qualité du texte : les encres compatibles sont compétitives

Les lettres de petite taille sont plus nettes avec une recharge Armor pour S300 (à droite) qu’avec la cartouche d’origine, déjà excellente. En plus, la délimitation entre deux aplats de couleurs ne présente aucune bavure. Et vous réalisez 30 % d’économie par page imprimée !Pour du texte imprimé sur du papier ordinaire, on observe peu de différences entre les recharges du constructeur et les cartouches compatibles. Les encres de certains fabricants donnent même des documents plus nets et plus lisibles que les encres estampillées Canon et Epson.Par exemple, avec des recharges Armor dans une S300, de Canon, le contour des lettres est mieux dessiné et plus régulier, moins d’encre est déposée sur la feuille. Les textes composés de petits caractères sont ainsi plus facilement lisibles. De même, les aplats de couleurs sont plus réguliers et les grandes lettres sur fond coloré ne présentent pas de bavures.Pour les trois autres imprimantes, il existe aussi des fabricants dont les cartouches donnent de meilleurs résultats pour le texte que les recharges des constructeurs : Kores pour la Stylus Color 670 ; Pelikan pour la C60 ; Rotring pour la BJC 3000. Si vous imprimez essentiellement des documents Word et peu de photos, n’hésitez pas à utiliser ces produits compatibles. Vous pourrez réaliser des économies importantes : jusqu’à 70 euros (459 F) pour 1000 pages imprimées avec la BJC 3000, de Canon.En général, comme pour l’impression de photos, ce sont les aplats de couleurs qui pèchent. Ceci dit, l’effet est moins visible sur un document de travail que sur une photo. Et vous pourrez encore améliorer la qualité d’impression en prenant du papier couché, plus cher, à la place du papier standard assez peu tolérant que nous avons utilisé lors de nos tests.Il faut néanmoins noter que certaines encres dégradent fortement la qualité des petites lettres au point de les rendre à peine lisibles. Par exemple, pour la BJC 3000, mieux vaut éviter les encres Certtone ou Kores : elles produisent des documents dont l’encre bave, avec des aplats de couleurs tramés et peu homogènes.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Antoine Besse