Passer au contenu

Les coulisses techniques du Tour de France

Cars régie, hélicoptères, grue… chaque jour, ils sont sur la ligne d’arrivée pour retransmettre les exploits des coureurs.

La journée s’annonçait exceptionnelle. A Pau, au départ de la 17e étape du Tour de France, il pleuvait, un épais brouillard dévorait les sommets des Pyrénées, huit petites secondes séparaient, au classement général, l’Espagnol Contador du Luxembourgeois Schleck. Les 174 kilomètres en dents de scie de l’épreuve vont s’achever ici, au col du Tourmalet, à 2 115 mètres d’altitude. De part et d’autre de la ligne d’arrivée, les spectateurs enveloppés de brouillard attendent leurs champions dans un froid humide. De puissants haut-parleurs répercutent les commentaires enflammés d’un speaker invisible : Schleck tente de distancer Contador. Le défi sportif en cache un autre, technique celui-ci : la transmission audiovisuelle de la course en toutes circonstances, même sur un sommet de cailloux et par mauvais temps. En contrebas de la ligne d’arrivée, une dizaine de camions se serrent les uns contre les autres, des câbles filant dans les interstices. Ils forment la “ zone technique ”. On reconnaît facilement les camions de France Télévisions. Les équipes de motards et les deux hélicoptères (un seul est présent aujourd’hui à cause de la météo) du groupe audiovisuel filment la course. Un autre camion, celui de GlobeCast, filiale d’Orange, s’occupe du rapatriement en direct des images. A ses côtés, étrange girafe perdue dans les nuages bas, une grue porte quatre paraboles à 60 mètres de haut. Elles servent de relais entre le car de la SFP qui récupère les flux vidéo des motos et des hélicoptères, et le car régie de France Télévisions dans lequel le réalisateur sélectionne les images qui passent à l’antenne.A la ligne d’arrivée, les ponchos colorés des spectateurs s’animent soudain. La clameur s’élève, précédant les deux cyclistes au coude à coude. Lever de poing de Schleck, accolade, et toujours huit secondes d’avance pour l’Espagnol au classement général ! Les photographes des agences de presse grimpent déjà dans les cabines installées pour eux avec connexion haut débit, afin d’envoyer leurs meilleurs clichés. Dans la salle de presse située en bas du col, à La Mongie, les journalistes s’activent pour la visioconférence avec le champion de l’étape. Radios et télévisions fignolent leurs reportages, bientôt prêts à être diffusés. C’est l’opérateur Orange qui a la charge des communications sur le Tour. L’intérieur de son camion technique est presque vide.

Un gros central téléphonique

Mais au fond, un DSLAM et une armoire d’où jaillissent des câbles : c’est le central téléphonique de l’étape. Il regroupe 500 lignes téléphoniques, lignes Numéris pour les radios, ADSL pour les flux vidéo des télévisions du monde entier. “ Avec quatre DSLAM au total pour une capacité maximale de 1 000 lignes haut débit, nous déployons l’équivalent de l’équipement d’une agglomération comme celle de Bagnères-de-Luchon [4 200 habitants, Ndlr] ”, estime Maryvonne Garbaye, adjointe au chef de projet Orange sur le Tour de France.Le raccordement sur le réseau France Telecom classique, dans les cas extrêmes comme au Tourmalet, s’effectue par faisceau hertzien vers la vallée. Deux antennes-relais 2G/3G ont aussi été installées au sommet.A 22 heures, la vingtaine de techniciens de l’opérateur va tout démonter. A 6 heures demain matin, la seconde équipe, qui travaille en alternance, installera la zone technique de la prochaine étape. Une nouvelle journée exceptionnelle pourra démarrer, de Salies-de-Béarn à Bordeaux.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Olivier Lapirot